L'élection au Conseil Fédéral de Elisabeth Baume-Schneider amène un nouveau dilemme au sein du Parti socialiste. En effet, dix jours avant d'être élue au gouvernement, elle avait été choisie pour un autre poste: celui de vice-présidente du Conseil des Etats. En 2024, elle devait même en assurer la présidence. Mais il n'en sera rien et les cartes sont redistribuées. Les socialistes, qui ont droit à ce poste, doivent trouver un remplaçant. Et cela s'avère difficile – seuls trois candidats entrent en ligne de compte.
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Carlo Sommaruga est intéressé
Le Genevois Carlo Sommaruga affirme que le poste l'intéresserait : «Ce serait un honneur inattendu d'être président du Conseil des Etats», dit-il. «La fonction m'attirerait tout à fait, mais je vais discuter de la question avec ma collègue.» L'homme de 63 ans représente Genève à la chambre haute en binôme avec l'écologiste Lisa Mazzone. Les deux se sont d'ailleurs d'ores et déjà déclarés candidats à leur propre succession en 2023.
Des concurrents de taille
Face à Carlo Sommaruga se présentent deux candidats avec des antécédents marqués – bien que très différents – dans la course à l'élection du Conseil fédéral. Eva Herzog, favorite de la couronne, qui contre toute attente n'a pas été élue, – et Daniel Jositsch, dont la candidature sauvage avait provoqué des querelles au sein du groupe parlementaire.
En ce qui concerne Eva Herzog, on peut se demander si, après sa défaite au Conseil fédéral, elle a envie de se consoler en se contentant de la présidence du Conseil des Etats. D'autant plus après avoir récemment déclaré qu'elle se sentait un peu seule au Parlement.
Dans le cas de Daniel Jositsch, la question n'est pas seulement de savoir s'il veut, mais aussi s'il peut. Le Zurichois s'était en effet attiré les foudres du groupe parlementaire suite à sa course en solo non solidaire lors de l'élection au Conseil fédéral. Même si la colère s'est en grande partie dissipée entre-temps, il est difficile d'imaginer qu'il soit récompensé par la prestigieuse présidence du Conseil des Etats pour avoir déjoué la tactique du PS qui proposait un ticket exclusivement féminin.
Début de course dès ce lundi
Le ticket se disputera quoi qu'il en soit entre ces trois noms, car les autres conseillers aux Etats PS ne siégeront plus du tout au Parlement en 2024: Hans Stöckli, Paul Rechsteiner et Roberto Zanetti se retirent, et Marina Carrobbio fera probablement de la politique au gouvernement tessinois.
Les premières discussions auront lieu lundi, puis les conseillers aux États détermineront qui ils proposent. Il est probable que le Conseil fasse son choix la semaine prochaine.
Mathilde Crevoisier remplace Elisabeth Baume-Schneider
La socialiste jurassienne Mathilde Crevoisier Crelier siègera au Conseil des Etats en remplacement d'Elisabeth Baume-Schneider. Colistière de la nouvelle conseillère fédérale lors des élections de 2019, la citoyenne de Porrentruy a accepté son élection.
Comme le canton du Jura élit ses sénateurs au système proportionnel, c’est le ou la «vient ensuite» de la liste qui entre en fonction en cas de vacance, a indiqué le Parti socialiste jurassien (PSJ). La Bruntrutaine a annoncé vendredi au Gouvernement jurassien qu'elle acceptait son élection.
Mathilde Crevoisier Crelier, âgée de 42 ans, travaille actuellement comme traductrice au secrétariat général du Département fédéral de l'intérieur. Elle connaît ainsi «très bien le fonctionnement» des instances fédérales, affirme le PSJ. La nouvelle conseillère aux Etats a été élue cet automne au Conseil municipal de Porrentruy. «Fortement engagée pour l’égalité, notamment, elle siège au comité directeur des Femmes socialistes suisses depuis 2018», a indiqué le parti.