Le candidat malheureux
Daniel Jositsch s'est mis lui-même des bâtons dans les roues

Le conseiller aux Etats socialiste Daniel Jositsch a fortement irrité son parti par son comportement. Le politologue Claude Longchamp parle de son attitude comme d'un «autogoal»: il s'agirait du grand perdant de mercredi.
Publié: 08.12.2022 à 15:16 heures
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Le politologue Claude Longchamp est catégorique: par son comportement, Daniel Jositsch s'est mis hors-jeu.
Photo: Screenshot Blick.ch

Les velléités de Conseil fédéral du conseiller aux Etats socialiste Daniel Jositsch sont-elles définitivement enterrées? C'est en tout cas l'avis du politologue Claude Longchamp. Selon ce spécialiste, il s’est sans doute définitivement empêché de franchir cette étape de sa carrière ce mercredi lors de l'élection du nouveau gouvernement.

Par son comportement, le Zurichois a vraiment irrité les membres de son propre camp. Les raisons de la colère des socialistes: Daniel Jositsch ne s’est pas retiré lui-même de la course lorsqu’il a obtenu 58 voix au premier tour de l’élection pour la succession de Simonetta Sommaruga. Et il n'a pas arrangé les choses après l’élection d’Elisabeth Baume-Schneider. En effet, Daniel Jositsch n’a pas su faire preuve de retenue, déclarant à Blick qu’il ne s’était quand même pas donné lui-même les 58 voix.

Or, il s’était présenté contre l’avis du parti à la rose, qui avait été clair il y a des semaines déjà: les socialistes voulaient une femme pour succéder à Simonetta Sommaruga et les représenter au Conseil fédéral. Mais le ténor du parti socialiste Roger Nordmann a dû monter au pupitre pour mettre fin à cette aberration et demander à l’Assemblée fédérale de s’en tenir au ticket officiel. Et, donc, recommander à ses collègues parlementaires de ne pas voter pour Daniel Jositsch.

Accepter une candidature indépendante

Le jour des élections, le Zurichois a lui-même refusé jusqu’au dernier tour de se désister en faveur des candidates officielles du PS, faisant passer son ambition personnelle avant les objectifs du parti. D’autant plus qu’il avait signalé haut et fort avant l’élection qu’il accepterait le siège au gouvernement si d’aventure il était élu en tant que candidat indépendant.

La colère a grondé jusque dans ses propres rangs. Le fait que le professeur zurichois n’ait pas voulu renoncer est de mauvais goût, murmure-t-on en coulisses. Son ego lui ferait obstacle, ajoute-t-on ailleurs. Des déclarations qui font dire au politologue Claude Longchamp que le conseiller aux Etats a marqué un «grand but contre son propre camp». L’expert politique qualifie même Daniel Jositsch de «grand perdant» de cette élection.

«Plutôt puéril»

Le fait que le professeur zurichois ait obtenu des voix jusqu’au dernier tour de scrutin suscite une grande incompréhension chez ses camarades. Le coprésident du PS Cédric Wermuth a qualifié sur Twitter ce phénomène de «mini-révolte macho» des bourgeois, dénonçant au passage une démarche «pitoyable».

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Du côté des Vert-e-s, ça balance également. Le président du parti, Balthasar Glättli, a qualifié d'«assez puéril» le fait que Daniel Jositsch ait obtenu des voix «après que tous les groupes ont recommandé Elisabeth Baume-Schneider et Eva Herzog».

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