Attention, les cartes politiques pourraient être redistribuées bientôt dans toute la Suisse! Le PLR saint-gallois se lance à l'assaut du siège vacant au Conseil des Etats, avec la conseillère nationale Susanne Vincenz-Stauffacher. Celle-ci tentera de prendre la place du socialiste Paul Rechsteiner, qui se retire.
Mais jusqu'à présent, le Conseil des Etats était le principal point d'ancrage du Centre. Depuis des décennies, le parti centriste domine la petite chambre: l'ancien PDC y occupait la plupart des sièges depuis 2003. Et aujourd'hui encore, il y compte 14 représentants sur 46 – soit davantage que tous les autres partis. Les élus du Centre y jouent donc un rôle-clef de pivot, par exemple lorsqu'il s'agit de trouver des solutions pour l'AVS.
Mais, depuis quelque temps, la direction du Centre n'est pas sereine: sa position de leader pourrait bien être compromise. Les pronostics électoraux pour 2023 montrent un PLR en position de force, en particulier au Conseil des Etats. Aujourd'hui, 12 représentants cantonaux libéraux-radiaux siègent à la petite Chambre, et d'autres pourraient les y rejoindre l'automne prochain. Outre à Saint-Gall, le PLR pourrait avoir le vent en poupe à Genève, Soleure et Schwyz. Si cela s'avérait, les libéraux-radicaux pourraient rafler le titre honorifique de groupe parlementaire le plus important de la Chambre basse.
PLR à l'attaque dans plusieurs régions
Dans le canton de Saint-Gall, la tension est montée d'un cran. Le socialiste Paul Rechsteiner a raccroché après 36 ans au Palais fédéral. C'est dire les enjeux de son remplacement: les noms de Barbara Gysi, conseillère nationale PS, mais aussi Esther Friedli, sa collègue UDC, bien connus outre-Sarine, circulaient déjà. Avec Susanne Vincenz-Stauffacher, le PLR a aussi une belle carte à jouer.
A Genève également, les libéraux-radicaux projettent, avec l'UDC, de se disputer l'un des sièges du socialiste Carlo Sommaruga et de Lisa Mazzone (Les Vert.e.s). Ils sont également passés en mode combat au Tessin: ils voudraient attaquer les sièges de la gauche, murmure-t-on au parti. Ils viseraient la chaise de la socialiste Marina Carobbio.
Enfin, le PLR aurait l'intention de piquer un siège au conseiller aux Etats UDC Alex Kuprecht. Celui-ci était le député de Schwytz depuis 2003. Et c'est ici la conseillère nationale et ancienne cheffe du PLR Petra Gössi qui se lance dans la course, comme l'annonçait son parti via un communiqué cet été.
Mais leurs bonnes perspectives pourraient être assombries par le fait que le siège zurichois de Ruedi Noser, installé sous la Coupole depuis 2003, vacille. On chuchote que les Vert'libéraux, grâce à Tiana Angelina Moser, pourraient arracher ce siège aux PLR. Mais les Vert.e.s pourraient tout aussi bien s'emparer de l'éventuelle chaise vacante en y plaçant le membre du Conseil de Ville de Zurich Daniel Leupi.
Justifier le 2e siège PLR au gouvernement
L'enjeu autour de tout cela? Il est de taille: la question de savoir si le parti a toujours droit à deux sièges au Conseil fédéral se posera au plus tard en décembre 2023. Rappelons que les élections fédérales de 2019 s'étaient soldées par une perte pour le PLR. Avec une part électorale actuelle de 15,1%, le droit du PLR à deux conseillers fédéraux ne va plus forcément de soi. Surtout depuis que les Vert.e.s revendiquent un siège au gouvernement.
Mais la particularité des élections au Conseil des Etats est qu'elles suivent leur propre dynamique, qui ne peut pas être représentée par les parts d'électeurs des partis. Dans de nombreux cantons, la constellation semble particulièrement favorable au PLR. Tout le contraire des socialistes, qui sont vraiment dans le rouge: plusieurs de leurs députés assis depuis longtemps sous la Coupole ne se représentent pas.
Enfin, l'horizon ne parait pas non plus spécialement dégagé pour les Vert'libéraux, qui rament encore et encore pour obtenir plus d'un siège au Conseil des Etats.