Des soignants suisses, payés au salaire genevois, mais qui exercent côté français? C'est par cette solution inédite que le maire d'Annemasse Christian Dupessey propose de pallier la pénurie de personnel médical en France voisine, ce mercredi 28 février dans la «Tribune de Genève».
Cause principale de cette pénurie selon lui? L'attractivité des salaires de ce côté-ci de la frontière. Ainsi, le président du Pôle métropolitain du Genevois français (PMGF) propose de faire en sorte que les soignants employés en Suisse traversent ponctuellement la frontière pour soutenir les établissements hospitaliers en Haute-Savoie et dans l’Ain. Une proposition qui concernerait d'abord les hôpitaux publics genevois.
Un statut de travailleur européen
Le politicien verrait en premier lieu les frontaliers faire le pas, en raison de leur connaissance de la région et de leur proximité avec les établissements hospitaliers en manque de personnel. Ils exerceraient alors sous le statut européen de travailleur détaché, affirme le maire de la plus grande ville française du Grand Genève.
Questionné à ce sujet par nos collègues du quotidien genevois, le Département genevois de la santé (DSM), dirigé par Pierre Maudet, se montre «ouvert à la réflexion», malgré la complexité de mettre en place une telle solution. Rééquilibrer les forces soignantes en présence d'un côté et de l'autre de la frontière n'est donc pas exclu.
Alors que la prime des frontaliers grimpe
Plus généralement dans tous les domaines professionnels, les frontaliers assurés en Suisse devraient voir augmenter leurs primes maladie en moyenne de 65%, calculait mardi «Le Temps» à la suite de décisions du Parlement adoptées ce jour-là. Ils sont au nombre de 44'000, dont une importante partie dans le secteur de la santé.
Cette réforme vise à un rééquilibrage entre les primes basses payées par des salariés résidant en France et les primes élevées de ceux résidant en Suisse. Entre augmentation insurmontable et rééquilibrage «normal», elle déclenche des réactions mitigées parmi la population frontalière genevoise, relatait mardi la «Tribune de Genève».