Les Suisses dépensent-ils beaucoup trop d’argent pour le ski? Comme l’année dernière, les prix pour les plaisirs de la glisse augmentent à nouveau cette saison dans de nombreux endroits des montagnes suisses, comme l’a montré un sondage de Blick. Les destinations de ski voisines, notamment en Autriche, pourraient en profiter. Le directeur des remontées mécaniques suisses Berno Stoffel rentre tout juste des Pays-Bas – où il a fait de la publicité pour les montagnes suisses – lorsque Blick l’a joint pour une interview téléphonique.
Ces dernières années, les prix du ski ont augmenté plus fortement que le renchérissement. A quoi cela est-il dû?
Berno Stoffel: Les remontées mécaniques sont confrontées à des augmentations de prix qui dépassent le renchérissement général en Suisse. Elles doivent payer jusqu’à 20 pour cent de plus pour l’achat de matériel à l’étranger. A cela s’ajoutent des coûts supplémentaires pour les révisions et l’entretien. Et c’est justement la hausse des prix de l’électricité que le secteur ressent fortement.
Pourquoi des prix de l’électricité plus élevés? Cela fait longtemps que les choses ne sont plus aussi dramatiques que ces dernières années…
La détente fait du bien, mais les prix sont toujours beaucoup plus élevés qu’avant la crise de pénurie d’électricité.
Le ski ne devient-il pas trop cher pour la classe moyenne?
On compare volontiers les prix des cartes journalières pour adultes en haute saison. En Suisse, un client paie en moyenne entre 38 et 39 francs par jour pour skier. Dans les petites et moyennes stations de ski, ce prix est même inférieur à 30 francs.
Comment arrivez-vous à ces prix très bas?
Ces prix sont obtenus en tenant compte des nombreux forfaits de saison, des cartes de plusieurs jours, des rabais familiaux et des prix plus bas pour les enfants et les jeunes, qui représentent une grande partie des ventes. Nos clients disent aussi que l’expérience sur les pistes vaut son prix.
Comparée à l’Autriche et au Tyrol du Sud, la Suisse n’est-elle plus un îlot de cherté?
Les prix des domaines skiables suisses peuvent désormais être comparés sans problème à ceux du Tyrol du Sud et de l’Autriche. Ces dernières années, les prix à l’étranger ont augmenté de manière disproportionnée par rapport à la Suisse. En Autriche, ils augmenteront en moyenne de 7% l’hiver prochain. En Suisse, la moyenne est de un à deux pour cent.
Un coup d’œil sur les tarifs des 25 domaines skiables dans l’enquête de Blick montre une multitude de modèles de prix. Le client ne perd-il pas la vue d’ensemble?
Plus une remontée mécanique a de prix différents, plus il est difficile d’expliquer au client quelle est l’offre qui lui convient le mieux. La situation de départ diffère toutefois fortement d’une société de remontées mécaniques à l’autre, notamment en ce qui concerne la structure de la clientèle et l’accessibilité. Certains ont plus d’excursionnistes et mettent l’accent sur des modèles de prix adaptés comme les cartes de matinée, les cartes horaires, etc. D’autres ont plus d’hôtes hébergés et se concentrent davantage sur les offres forfaitaires. Beaucoup choisissent une voie médiane.
Ces dernières années, la neige est régulièrement tombée trop tard et le dernier début d’été a été pluvieux. La dépendance à la météo est-elle de plus en plus un problème?
Sur le long terme, la météo n’a jamais été un facteur décisif pour le succès des remontées mécaniques, cela s’équilibre au fil des années. Nous constatons toutefois que les événements météorologiques deviennent plus extrêmes et ont une influence sur l’exploitation, en été comme en hiver. Les remontées mécaniques mettent tout en œuvre pour garantir la sécurité, ce qui conduit aussi à ne pas démarrer les remontées mécaniques en cas de vents forts, de risque d’avalanche ou d’orage.