Il y a quelques jours encore, le prix de l'essence dans certaines stations-service dépassait la limite psychologique de 2 francs le litre de sans-plomb. Une charge supplémentaire pour les porte-monnaie suisses ébranlés par l'inflation.
Mais un soulagement se profile à l'horizon! «Les prix de l'essence en Suisse devraient bientôt baisser», prédit Giovanni Staunovo, analyste des matières premières chez UBS.
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Le prix du pétrole brut s'effondre
Comment cela se fait-il? D'une part, les prix du pétrole brut ont nettement baissé ces derniers jours. Le Brent, par exemple, est presque 8% plus bas qu'en début de semaine.
Staunovo attribue cette baisse à la hausse des taux d'intérêt américains et aux craintes de récession qui en découlent. Celles-ci ont un effet négatif sur la croissance de la demande de pétrole, même si cette demande est actuellement encore très forte. La chute des prix a été alimentée par les investisseurs qui ont fermé leurs positions sur les contrats à terme sur le pétrole et ont réalisé un beau bénéfice. À cela s'ajoutent les données américaines de mercredi, qui ont montré une forte augmentation des stocks.
«La forte baisse du prix de l'essence américaine a probablement incité les stations-service à ne pas acheter trop tôt et à espérer des prix encore plus bas», estime Giovanni Staunovo.
Les prix n'ont pas encore été ajustés
En tout cas, jusqu'à présent, les prix à la pompe n'ont pas baissé, comme le montre un coup d'œil sur le radar des prix de l'essence du TCS. «Le prix du pétrole brut n'est qu'un facteur parmi d'autres dans la fixation du prix de l'essence», explique le porte-parole du TCS Massimo Gonnella. Comme le pétrole brut est négocié en dollars, le cours du dollar joue également un rôle important. Et celui-ci est actuellement à nouveau plus fort, ce qui rend le pétrole brut plus cher en francs.
A cela s'ajoutent les prix des raffineries, qui sont plutôt élevés en raison de la forte demande de mazout juste avant l'hiver. Les coûts de transport depuis les ports néerlandais jusqu'en Suisse influencent aussi le prix final. Le faible niveau actuel du Rhin n'aide d'ailleurs pas. A cela s'ajoute la réduction des stocks actuels par les importateurs qui achetaient auparavant les carburants à des prix plus élevés.
Si ça continue comme cela, les tarifs baisseront
En raison de la multiplicité des facteurs, Massimo Gonnella ne veut pas prédire de manière générale si et quand les prix pourraient baisser à la pompe. Mais si la tendance sur les marchés du pétrole brut se confirme, il s'attend lui aussi à une baisse des prix.
Ces derniers temps, les prix du pétrole brut avaient augmenté, notamment en raison de la réduction de la production par les pays de l'OPEP. Mais en septembre, les exportations de pétrole brut ont de nouveau grimpé. D'autant plus que la demande de pétrole brut en Europe était à son plus haut niveau depuis 2011.