Dans la stabilisation de l'AVS pour la décennie 2030, la question de l'âge de la retraite jouera un rôle central, avance l'ancienne députée Ruth Humbel (Centre/AG) dans une motion. Les personnes ayant un niveau de formation élevé jouissent généralement d'une bonne situation financière. Ils peuvent se permettre de prendre une retraite anticipée, ce qui n'est pas le cas des personnes qui ont des revenus faibles.
Si l'on prenait en compte la durée de l'activité pour fixer l'âge de la retraite, les personnes qui ont suivi une longue formation et qui entrent tardivement dans la vie active travailleraient plus longtemps. Le droit à la rente pourrait débuter, par exemple, après 44 ans d'activité professionnelle. Ainsi, une personne qui a commencé à travailler à 21 ans pourrait prendre sa retraite à 65 ans, tandis qu'une personne qui n'a commencé à travailler qu'à 26 ans ne pourrait prendre sa retraite qu'à 70 ans.
Hausse massive
Une idée qui a indigné la gauche. Le peuple suisse a accepté d'extrême justesse la hausse de la retraite des femmes à 65 ans. Cette proposition, même sous la forme d'un postulat, «représenterait une hausse massive de l'âge de la retraite pour une certaine catégorie de personnes», a critiqué Samuel Bendahan (PS/VD). Comment peut-on demander au Conseil fédéral d'envisager une telle réforme, s'est-t-il interrogé.
Le Conseil fédéral proposait d'accepter le postulat, sans développer. «Dans le cadre des travaux sur la stabilisation de l'AVS, toutes les idées seront examinées», a dit le ministre de la santé Alain Berset. Au vote, la droite et le centre-droit étaient unanimes. Le postulat a passé par 118 voix contre 68.
