L’économie circulaire est souvent presque uniquement comprise sous l’angle du recyclage des déchets, souligne les auteurs du rapport. Et la Suisse a déjà engrangé plusieurs succès dans le domaine.
Quelque 12 millions de tonnes de matériaux de déconstruction, comme le béton, le sable et l’asphalte, sont valorisés chaque année. Près de 3,2 millions de tonnes de déchets urbains - papier, verre, aluminium et PET - sont aussi collectés séparément et recyclés. Cependant, les ressources restent trop peu préservées.
Incitations économiques
L'ensemble du cycle de vie d'un objet ou d'un matériau doit être pris en compte. Il faudrait plus anticiper lors de la production des biens ou la planification de bâtiments. Le partage, la réutilisation ou la réparation recèlent également un vaste potentiel.
Les biens devraient ainsi être conçus de manière à nécessiter moins de matériaux, à avoir une plus longue durée de vie, par exemple grâce à leur valorisation ou à leur réparation, ou encore à être recyclables. A la fin de leur cycle de vie, de nouvelles matières premières seraient ainsi créées, plutôt que des déchets.
Concrètement, les auteurs du rapport proposent une incitation économique pour les entreprises qui commercialisent des produits conçus pour être résistants et avoir une longue durée de vie ou s'ils contiennent un pourcentage donné de matériaux recyclés.
Un rapport sur les marchandises neuves invendues et leur élimination pourrait aussi être exigé. Une interdiction de leur destruction devrait en revanche être analysée en détail.
Collecte de compost à améliorer
Pour les chantiers, il faudrait tenir compte de l’élimination et de la valorisation des matériaux dès la construction des bâtiments. La séparabilité des matériaux devrait alors être prise en compte; et une conception modulaire, une construction légère et un réemploi d'éléments entiers de construction être envisagés.
Une multitude de propositions plus concrètes sont également faites pour le domaine par les auteurs du rapport. Elles vont des taxes d'incitation pour recycler les matières premières à une interdiction de mettre les déchets valorisables à la décharge, en passant par un taux de valorisation minimal cantonal.
Encore trop de plastique dans les déchets verts
Quant aux biodéchets, une collecte sélective de qualité est à privilégier. Trop de matières plastiques se retrouvent encore dans les déchets verts collectés. Et seule une moitié de ces biodéchets environ parvient aux installations de compostage et de méthanisation. Le reste continue d’être incinéré sans valorisation.
Le Parlement planche déjà sur une révision de la loi sur la protection de l'environnement, afin de privilégier l'économie circulaire. Au vu de ces travaux, le Conseil fédéral s'abstient pour l'heure de faire ses propres propositions.
(ATS)