L'«initiative 99%» est entourée d'imprécisions, raison pour laquelle tant le Conseil fédéral que le Parlement la rejettent, a expliqué mardi Ueli Maurer devant les médias. Les Jeunes socialistes, qui ont lancé le texte, proposent d'imposer à 150% les parts du revenu du capital — intérêts, dividendes, bénéfices réalisés sur les actions, gains en capital ou loyers — supérieures à un certain montant.
Mais ils n'articulent pas de chiffre, a regretté le conseiller fédéral. L'initiative «Alléger les impôts sur les salaires, imposer équitablement le capital» ne précise pas non plus qui bénéficiera de la redistribution, ce qui s'ajoute aux autres incertitudes, a-t-il estimé.
A ce sujet
1% paie 40% des impôts fédéraux
Autre argument contre le texte soumis aux urnes le 26 septembre: il n'est pas nécessaire de revoir le système de répartition des revenus en Suisse. La redistribution actuelle se base sur une imposition progressive selon les revenus. Ainsi, 1% de la population la plus riche paie 40% des impôts fédéraux.
Les revenus sont déjà répartis de manière équilibrée et le capital est déjà suffisamment imposé, a fait valoir le ministre des finances. «Nous n'avons pas besoin d'ajouter un nouvel instrument.» Et l'imposition proposée par l'initiative risque de concerner plus de personnes que ne le prévoient ses auteurs.
La pression fiscale sur les revenus du capital est déjà suffisamment forte en Suisse. L'augmenter ne ferait qu'affaiblir la place économique, a encore relevé Ueli Maurer.
(ATS)