L'accord avec l'UE doit le rendre possible
Flixtrain et ses tarifs bon marché vont-t-ils bientôt arriver en Suisse?

Grâce au nouvel accord avec l'UE, les entreprises ferroviaires étrangères pourront proposer des liaisons ferroviaires vers la Suisse. Cela attire notamment l'attention de l'entreprise Flixtrain. Mais il reste quelques obstacles.
Publié: 10:28 heures
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Dernière mise à jour: 10:47 heures
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Des trains Flixtrain bientôt sur les chemins de fer suisses?
Photo: imago images/Rüdiger Wölk
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Tobias Bruggmann

Les CFF sont menacés par une concurrence verte. Le groupe de transport Flix, auquel appartiennent entre autres les Flixbus, a également une filiale ferroviaire: Flixtrain. Celui-ci devrait bientôt pouvoir circuler en Suisse.

Peu avant Noël, le Conseil fédéral et le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis ont présenté les grandes lignes de l'accord avec l'UE. L'un de ces accords règle entre autres le trafic ferroviaire. Désormais, celui-ci doit être ouvert, du moins en partie, aux liaisons internationales.

Lorsque l'entreprise ferroviaire Deutsche Bahn s'est rendu de Hambourg à Zurich, elle a proposé une liaison en collaboration avec les CFF. Flixtrain n'a pas fait la sourde oreille. Le groupe s'intéresse notamment aux liaisons entre Zurich et Munich. Pour l'heure, il n'y a pas encore de date de lancement concrète mais des échanges sont en cours avec la Commission européenne et l'Office fédéral suisse des transports, indique-t-on chez Flixtrain.

«Nous pourrions même faire cela seuls»

Cette ligne pourrait ne pas être la seule sur laquelle circuleraient des trains verts. «Il serait par exemple envisageable de prolonger notre ligne Berlin-Bâle jusqu'à Zurich», écrit un porte-parole. Jusqu'à présent, le train s'arrête à la gare badoise de Bâle. Celle-ci se trouve certes en Suisse, mais fait partie du réseau ferroviaire allemand – le droit européen s'y applique donc.

Actuellement, il s'agit de trouver des partenaires, écrit Flixtrain. «Nous voulons collaborer avec une entreprise suisse locale expérimentée, même si, selon les derniers développements, nous pourrions même faire cela seuls, mais ce n'est pas notre préférence.»

La présidente des CFF Monika Ribar a confirmé en août dernier dans une interview avec la «NZZ» que des discussions avaient eu lieu. Mais depuis près d'un an, plus de nouvelles de Flixtrain. «La balle est dans leur camp», déclare Monika Ribar. Selon le service de presse des CFF, ces déclarations sont encore d'actualité. 

L'horaire cadencé doit être respecté

Même si le peuple accepte l'accord de l'UE en votation, la tâche ne sera pas facile pour Flixtrain. Pour protéger le service public, l'horaire cadencé doit par exemple être respecté en Suisse, a déclaré le ministre de l'Économie Guy Parmelin en décembre. Mais cela pourrait signifier que Flixtrain ne pourra circuler qu'aux heures creuses.

«Nous ne souhaitons pas intervenir dans un réseau déjà bien ficelé, mais offrir une alternative attrayante aux clients sur les liaisons internationales, écrit un porte-parole de Flixtrain. Nous souhaitons toutefois choisir des heures de départ attractives. Par exemple, à Zurich, tous les trains partent à l'heure pleine, puis le calme s'installe dans la gare, c'est précisément à ce moment-là que nous essaierions de planifier un départ.» L'accent est également mis sur les longs trajets internationaux.

Mais il y a d'autres questions en suspens: «Les entreprises ferroviaires étrangères doivent se conformer au système tarifaire suisse. Cela signifie entre autres la reconnaissance de l'abonnement général et du demi-tarif», a déclaré Guy Parmelin. Flixtrain rappelle cependant qu'il s'agit d'une offre internationale: «Nous en sommes donc exclus.» Seuls les détails des contrats, qui seront publiés au printemps, devraient montrer à quel prix les billets seront alors vendus.

Un projet qui ne fait pas l'unanimité

Flix n'est pas la seule entreprise de transport à s'intéresser au marché suisse. Ainsi, la société autrichienne Westbahn suit, elle aussi, les conséquences de l'accord UE avec «un grand intérêt». «Nous organiserons également différemment nos priorités d'expansion dès que nous disposerons d'informations plus détaillées.» Mais cela dépendra aussi des offres de sillons et des prix.

«
Tant que nous n'aurons pas le résultat noir sur blanc, je resterai sceptique
Pierre-Yves Maillard, président de l'Union syndicale suisse
»

L'ouverture du marché ferroviaire ne fait pas l'unanimité. Le patron des syndicats Pierre-Yves Maillard a déclaré dans une interview à Blick: «On promet la protection des conditions de travail suisses, mais l'obligation de coopérer avec les CFF est supprimée. Tant que nous n'aurons pas le résultat noir sur blanc, je resterai sceptique.»

Le syndicat des cheminots SEV va dans le même sens. Il exige des mesures de protection pour le personnel et craint une baisse de la qualité et un dumping des conditions de travail. Beaucoup de choses doivent encore bouger avant que les trains verts ne circulent réellement en Suisse.

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