La succession d'Amherd fait monter Roger Nordmann au créneau
«Une candidature unique est inacceptable pour nous»

Il n'y a pour l'instant qu'un seul candidat à la succession de Viola Amherd. Si les choses en restent là, le Centre encourt un grand risque politique. Des élections sauvages sont alors envisageables.
Publié: 17:00 heures
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Le conseiller national socialiste Roger Nordmann fait pression sur le centre.
Photo: keystone-sda.ch
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Ruedi Studer

Le Centre peine vraiment à trouver un successeur à Viola Amherd. Les favoris au poste de la conseillère fédérale se désistent les uns après les autres. Après Martin Candinas, Gerhard Pfister et Isabelle Chassot, c'est au tour de la conseillère aux Etats lucernoise, Andrea Gmür, de renoncer à la course. Pour l'instant, une seule candidature officielle a été déposée: celle du conseiller national saint-gallois Markus Ritter. Le président de l'Union suisse des paysans de 57 ans ne fait actuellement face à aucun adversaire. 

S'approche-t-on du scénario d'une candidature unique, comme en 2006 lors de l'élection de Doris Leuthard? A l'époque, personne d'autre que la très populaire présidente du PDC (ancien Centre) n'avait voulu se lancer dans la course au Conseil fédéral. Doris Leuthard s'était donc imposée dès le premier tour de scrutin. Mais pas sans faire de vagues: pour protester contre le fait de n'avoir qu'un seul candidat à choix, plus de 100 parlementaires ont inscrit le nom d'autres politiciens sur leur bulletin de vote.

Intrigues politiques programmées

En cas de candidature unique, on pourrait alors assister à une «élection sauvage» le 12 mars. Pour éviter une telle situation, les tickets à deux, voire à trois candidats, sont d'usage depuis des années. Les députés veulent avoir le choix pour l'attribution de l'un des postes politiques les plus importants du pays.

Et ce n'est pas Roger Nordmann qui dira le contraire. Le conseiller national du Parti socialiste (PS) est monté au créneau: «Une candidature unique n'est pas acceptable pour nous», affirme-t-il à CH Media. Faute de quoi il estime que son parti est libre d'élire quelqu'un d'autre, et menace même d'élire une personnalité issue d'un autre bord politique. Un membre des Vert'libéraux pourrait par exemple entrer en ligne de compte, affirme le socialiste. Comme la conseillère aux Etats zurichoise, Tiana Angelina Moser. 

Mais le chef des Vert'libéraux souhaite rapidement couper court à la proposition de Roger Nordmann. «Il est incontestable que ce siège appartient au Centre», soutient Jürg Grossen.

Le PLR et les Vert-e-s demandent aussi une liste de candidats

Le PS n'est pas le seul à émettre des critiques face au risque d'une candidature unique. La cheffe des Vert-e-s Lisa Mazzone attend un ticket composé de plusieurs candidats, «dont une femme». Le chef du groupe du Parti libéral radical (PLR) Damien Cottier demande «un choix de candidats qualifiés». Faute de quoi le PLR réfléchira à d'éventuelles mesures. 

Le Centre est donc sous pression, le délai d'inscription des candidats expirant lundi. Mais la situation pourrait changer: l'ancien conseiller national et actuel conseiller d'Etat valaisan Christophe Darbellay, 53 ans, annoncera s'il se présente ou non. 

Et puis, le parti regorge encore d'autres candidats potentiels. C'est le cas de la conseillère nationale bâloise Elisabeth Schneider-Schneiter, ou du conseiller d'Etat zougois Martin Pfister. La conseillère nationale zurichoise Nicole Barandun est également citée. Le compte à rebours a commencé.

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