Y aura-t-il un duel? Les femmes du Centre vont-elles encore sortir une candidature surprise de leur chapeau ce week-end? Ou est-ce que Markus Ritter (SG) va s'imposer dans la course au Conseil fédéral? Le président des paysans et conseiller national est jusqu'à présent le seul à vouloir entrer au Conseil fédéral pour le Centre.
Depuis vendredi en tout cas, il est clair que la pénurie de main-d'œuvre qualifiée a également atteint le Conseil fédéral. Du moins en ce qui concerne le Centre. L'ancien PDC (Parti démocrate-chrétien) réduit à néant la légende selon laquelle les 246 parlementaires souhaiteraient tous devenir membres du Conseil fédéral. Pas de chance!
Qui reste-t-il?
Vendredi après-midi, une autre favorite s'est retirée de la course: la conseillère aux Etats lucernoise Andrea Gmür-Schönenberger. Elle a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas succéder à Viola Amherd. Elle n'a pas donné les raisons de son renoncement, mais laisse toutefois entendre qu'une telle candidature ne lui a jamais porté à cœur. Ce n'est que le grand soutien et les encouragements externes qui l'ont incitée à «réfléchir sérieusement à une candidature», dit-elle.
La Lucernoise était la dernière femme restante dans le carrousel des candidates, qui aurait sans aucun doute disposé du bagage nécessaire pour se présenter. La question se pose donc de savoir comment les femmes du Centre vont pouvoir satisfaire leur ambition de présenter au moins une femme pour le ticket.
Il ne leur reste en tout cas plus beaucoup de temps si elles veulent encore sortir une candidate de leur chapeau, puisque le délai pour annoncer des candidatures à la commission de recherche expire lundi à midi. Elisabeth Schneider-Schneiter n'a pas encore définitivement renoncé. Et la conseillère nationale fribourgeoise Marie-France Roth Pasquier a, elle aussi, laissé la porte entrouverte.
Le siège de Viola Amherd restera-t-il en mains valaisannes?
Tous les regards sont désormais tournés vers Christophe Darbellay. Le conseiller d'Etat valaisan se prononcera ce week-end sur une éventuelle candidature. Son parti cantonal a invité les médias nationaux à la salle polyvalente de Charrat (VS), à six kilomètres à peine de Martigny. C'est là que se réunit le comité directeur du parti. La question de savoir si Christophe Darbellay sera candidat ou non reste ouverte. Il fera de toute façon une conférence de presse, avait-il annoncé au préalable.
L'ancien conseiller national et président du PDC suisse est pris dans un dilemme: le 2 mars, il y aura des élections en Valais et il veut défendre son siège au Conseil d'Etat. Pour ne pas se retrouver soudainement sans mandat, il devrait donc se présenter à la fois au Conseil fédéral et au Conseil d'Etat.
Une majorité pour la Suisse latine et les paysans?
Mais si le Valaisan veut devenir conseiller fédéral, ses chances sont actuellement meilleures que jamais. Christophe Darbellay pourrait se positionner en contrepoint de Markus Ritter. Le Suisse oriental a l'inconvénient qu'une Saint-Galloise, Karin Keller-Sutter, siège déjà au Conseil fédéral. Le Romand Christophe Darbellay pourrait également trouver des soutiens au sein du PLR ou de l'UDC. En effet, si Guy Parmelin ou Ignazio Cassis se retiraient un jour, les deux partis auraient plus de possibilités pour trouver un candidat.
Si le duel entre Markus Ritter et Christophe Darbellay devait avoir lieu, les gagnants seraient de toute façon les paysans. Christophe Darbellay est agronome, Markus Ritter est agriculteur. Avec Beat Jans, Albert Rösti et Guy Parmelin, le lobby agricole aurait alors une majorité au gouvernement national à partir du 1er avril.