La hausse des primes maladie et la baisse des coûts de la santé sont un sujet qui reste au sommet de l'agenda politique suisse. Petit tour d'horizon des propositions sur la table pour réduire les coûts:
Financement uniforme des prestations
Le peuple vote le 24 novembre sur un projet prévoyant un financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires (EFAS). Actuellement, les traitements stationnaires sont pris en charge par les cantons et les caisses maladie, les traitements ambulatoires seulement par les assureurs. Le projet veut que les cantons mettent aussi la main au porte-monnaie en cas de traitement ambulatoire. Objectif: encourager le transfert des prestations du secteur hospitalier à l'ambulatoire, qui a tendance à coûter moins cher.
Caisse unique
En juin, l'initiative d'allègement des primes du Parti socialiste a été clairement rejetée en votation. Ce texte voulait limiter les primes à 10% du revenu. Le jour même de la votation, le PS annonçait une nouvelle initiative pour l'instauration d'une caisse unique publique. Le peuple a déjà rejeté à deux reprises un tel projet, en 2007 par 71,2% des voix et en 2014 à 61,9%.
Paquet de réforme
Le Conseil des Etats a approuvé en juin un nouveau paquet visant à faire baisser les coûts de la santé. A côté d'une série de réformes plus petites de la loi sur l'assurance maladie (Lamal), il s'agit du troisième grand paquet lancé depuis qu'un groupe d'experts a esquissé en 2017 des dizaines de mesures pour éviter une explosion des coûts. Ce paquet prévoit notamment une baisse des prix des médicaments, l'introduction de réseaux de soins coordonnés, l'introduction de «modèles de prix» avec les entreprises pharmaceutiques et l'extension des prestations des sages-femmes et des pharmaciens. Le dossier doit maintenant être traité par le Conseil national.
Franchise
Le Conseil des Etats a approuvé jeudi matin une motion de l'UDC demandant une augmentation de la franchise minimale des caisses maladie. Le texte, soutenu par le Conseil fédéral, prévoit une adaptation à l'évolution des coûts de la santé. Actuellement, la franchise minimale dans l'assurance de base est de 300 francs. Le National doit encore se prononcer.
Taxe pour les urgences
Le Parlement examine également une proposition visant à limiter le nombre de personnes qui se rendent aux urgences pour des cas bénins sans l'avis d'un professionnel de la santé. Celles-ci pourraient à l'avenir devoir payer une taxe.
Numérisation
Il faut accélérer la numérisation du domaine de la santé pour éviter que les examens médicaux ne soient effectués plusieurs fois. Il s'agit d'une part du programme Digisanté et d'autre part du dossier électronique du patient. Ces deux approches doivent permettre aux acteurs du secteur de la santé de mieux échanger les données afin d'éviter les doublons et donc les coûts supplémentaires.