La raison inquiète les experts
Un lynx sans oreille a été observé dans le Jura

Un lynx sans oreille a été aperçu près de la frontière avec la France. Un phénomène qui inquiète les spécialistes, qui ne sont pas étrangers à de tels cas.
Publié: 27.03.2024 à 21:02 heures
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Dernière mise à jour: 01.04.2024 à 11:31 heures
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Ce lynx est l'un des trois qui n'ont pas d'oreilles en raison de la consanguinité.
Photo: pretre
Natalie Zumkeller

Une meute de lynx, composée de trois frères et sœurs, a été observée pour la première fois en France à l'automne 2021 – ce qui a attiré l'attention: tous trois n'avaient pas d'oreilles. Le photographe naturaliste Alain Prêtre a réussi à photographier l'un des lynx en février de cette année. L'animal se trouvait alors dans le Jura suisse, près de la frontière avec la France. Fridolin Zimmermann, de la fondation Kora, qui étudie l'évolution des lynx en Suisse, a expliqué à Arcinfo l'origine de ces félins version Van Gogh.

Selon Fridolin Zimmermann, cette malformation est due à la consanguinité. Celle-ci représente aujourd'hui un problème majeur, car trop peu de lynx ont été introduits dans le Jura dans les années 70 et 80. C'est un «indice de la perte de diversité génétique au sein de l'espèce dans la région jurassienne». Jusqu'à présent, cette meute spécifique n'a été revue que deux fois après sa première observation en France: en février 2022 dans le Jura vaudois et en octobre 2023 à La Chaux-du-Milieu, dans le canton de Neuchâtel.

Le lynx pourrait s'éteindre dans la région

Pour contrer cette évolution, il faut introduire davantage de lynx dans la région. Cela permettrait non seulement d'éviter la consanguinité, mais aussi l'extinction de l'espèce. Alain Prêtre soutient cette démarche, car il est convaincu que «si rien n'est fait, le lynx pourrait s'éteindre dans le massif du Jura dans les 30 prochaines années».

Fridolin Zimmermann et la fondation Kora voient également dans cette idée une solution possible – mais la tâche n'est pas simple. Elle nécessite notamment une préparation minutieuse, car il faut par exemple déterminer avec précision les zones dans lesquelles il y a encore suffisamment de place pour les félins. Fridolin Zimmermann déclare à ce sujet: «Cette initiative doit absolument résulter d'un accord entre tous les groupes d'intérêt.»

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