La fin heureuse des légumes invendus
Une coopérative sauve plus de quatre tonnes de carottes tordues

L'entreprise Demeter Gut Rheinau voulait vendre 18 tonnes de carottes bio. Mais 13 tonnes lui ont été retournées en raison de défauts. Avec l'aide d'une coopérative zurichoise, une quantité considérable a tout de même trouvé preneur.
Publié: 26.11.2024 à 09:04 heures
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Comme ces carottes ne correspondaient pas à la norme, le domaine de Gut Rheinau a dû les reprendre.
Photo: zVg
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Michael Hotz

L'indignation était grande: la ferme Demeter Gut Rheinau a produit 18 tonnes de carottes pour le commerce de détail, 13 lui ont été retournée. La raison? Les carottes étaient apparemment tordues, décolorées ou cassées et ne correspondaient donc pas aux directives de l'Union maraîchère suisse.

La communauté de Blick a réagi au reportage sur cette affaire avec beaucoup d'incompréhension. Dans les commentaires, on pouvait lire des termes tels que «une véritable honte» ou «peuple gâté».

4,5 tonnes de carottes tout de même vendues

Mais cette histoire a finalement connu un happy end. La coopérative Grassrooted s'est occupée des carottes restantes et les a vendues vendredi et samedi sur son site de la rampe5 à Zurich. Bilan: 4,5 tonnes de ces carottes jugées «défectueuses» ont pourtant trouvé preneur, comme l'a indiqué l'organisation à la demande de Blick. Selon ce rapport, les clients ont acheté 1,5 tonne de carottes pour leur propre consommation. Trois tonnes ont été données à l'association d'utilité publique «Essen für alle».

Cinq kilos de carottes étaient disponibles pour 19 francs et la plus grande partie de la recette totale est allée au domaine de Gut Rheinau. Ainsi, la ferme a reçu la somme de 11'250 francs pour les carottes. 

«De telles pertes nous affectent»

La ferme Demeter se réjouit de ce coup de pouce inattendu. «D'une part, cela nous aide sur le plan économique. Ces carottes ont quand même pu être utilisées à leur but initial», déclare Moritz Ehrismann du domaine de Gut Rheinau à Blick. La ferme utilise désormais les 8,5 tonnes de carottes restantes comme fourrage pour ses vaches laitières.

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«Beaucoup nous ont dit que cela ne devrait pas arriver en Suisse. Malheureusement, ce n'est pas un cas isolé»
Annika Lutzke, coprésidente de la coopérative Grassrooted
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Moritz Ehrismann estime que le préjudice financier résultant des carottes non vendues est supportable pour l'ensemble de l'exploitation. Grâce à sa polyvalence, le risque est largement réparti. «Malgré tout, de telles pertes nous affectent, car les efforts financiers nécessaires à la culture de ces légumes sont considérables. Quand ce n'est pas rentabilisé, c'est un coup dur.»

Grande indignation de la clientèle

Chez Grassrooted, on est relativement satisfait des ventes. «Avec plus de temps, on aurait certainement pu faire mieux. C'est vraiment dommage que les carottes aient déjà été lavées et ne se conservent donc que deux semaines», déclare la coprésidente Annika Lutzke.

Lors des deux jours de vente, elle a été frappée par la grande indignation de la clientèle. «Beaucoup nous ont dit que cela ne devrait pas arriver dans un pays comme la Suisse. Malheureusement, ce n'est pas un cas isolé, cela se produit régulièrement.»

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