La faute à Trump, mais pas que
Face à l'instabilité, de plus en plus de Suisses veulent devenir proprios

Les grandes turbulences économiques mondiales boostent la demande de logements en propriété en Suisse. Selon l'indice des achats Immoscout24, les prix des maisons individuelles ont augmenté de 1,3% en moyenne en mars. En Suisse centrale, la hausse a même atteint 5,2%.
Publié: 08.04.2025 à 11:08 heures
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L'incertitude économique fait augmenter la demande de logements en propriété.
Photo: IMAGO/dieBildmanufaktur
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Martin Schmidt

Ces derniers jours, de nombreux petits investisseurs ont vu leurs économies placées en bourse fondre comme neige au soleil. A l’origine de cette tempête financière: les annonces du président américain Donald Trump, qui a semé la panique sur les marchés mondiaux avec sa politique douanière agressive.

Son imprévisibilité n’est pourtant pas nouvelle. En Suisse, elle se fait même sentir depuis plusieurs mois. Avec une conséquence notable: «en période d’incertitude économique et de loyers élevés, la demande de logements en propriété augmente», peut-on lire dans l'indice des achats Immoscout24.

Cette hausse de la demande ne passe pas inaperçue du côté des vendeurs. En mars, les maisons individuelles ont été proposées à des prix en moyenne 1,3% plus élevés qu’en février, selon les données de la plateforme immobilière. En Suisse centrale, la progression atteint même 5,2%. Les autres régions du pays enregistrent également une hausse, à l'exception du Tessin, qui affiche une baisse notable, avec un recul des prix de 1,3%.

Taux d'intérêt plus bas et résistance à la crise

Les prix des appartements en propriété ont, eux aussi, augmenté à l’échelle nationale, avec une progression moyenne de 1%. Les hausses les plus marquées ont été enregistrées dans la région lémanique et en Suisse centrale. A l’inverse, la Suisse orientale affiche le recul le plus important, avec une baisse de 2,2%.

Après plusieurs mois d’instabilité, les prix des maisons individuelles ont fini par grimper. Une évolution due, en partie, à la récente baisse des taux d’intérêt, qui a entraîné une diminution des coûts hypothécaires, explique Martin Waeber, directeur général d’Immoscout24. «Par ailleurs, en raison des tensions géopolitiques, des conflits commerciaux et de l’incertitude économique générale, la propriété immobilière est perçue comme un placement plus sûr et plus stable», ajoute-t-il.

Ceux qui peuvent se permettre d’acheter un bien immobilier dorment sans doute plus tranquilles que les investisseurs dont les économies sont exposées à la volatilité des marchés. Mais pour les ménages disposant d’un revenu moyen, l’accès à la propriété devient de plus en plus difficile.

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