La famille Bosshard habite dans le village idyllique de Pfäffikon dans le canton de Zurich. Elle a répondu à un appel de Blick concernant les budgets de vacances de ski. Nous les avons retrouvé en plein préparatifs.
Dans le salon, les chaussettes et les vestes s'empilent. «La clé, c'est qu'il faut beaucoup de vêtements de rechange. Avec cinq enfants, il y a toujours quelque chose qui se perd», rigole le père de famille, Bruno Bosshard, tout en nous servant un café.
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Chez les Bosshard, outre Bruno, il y a la maman, Veronika, ainsi que les cinq enfants. Thereza, Ondrej, Michal, Nicola et Marek, de la plus jeune au plus âgé. L'aîné a déjà quitté le nid: il vit à Bâle, où il fait un apprentissage, et rejoindra la famille directement en vacances.
«Le ski est une tradition: nous partons chaque année à la fin décembre, puis en février», explique Bruno Bosshard. La famille avait pris l'habitude d'aller à Airolo (TI), de l'autre côté du Gothard, mais les conditions d'enneigement sont devenues trop mauvaises ces dernières années. D'où le choix de Davos.
Combien coûtent dix jours de ski dans la station huppée des Grisons? Assez discuté, place à la facture détaillée des Bosshard.
Le budget en détail
4000 francs
Prix pour deux chambres à plusieurs lits dans un hôtel de Davos.
2650 francs
Prix pour le forfait de saison. «C'est l'option la plus avantageuse, puisque nous revenons en février», explique Bruno Bosshard.
1500 francs
Budget pour les repas pendant la journée sur les pistes (150 francs par jour).
750 francs
Budget pour les repas fait maison le soir, grâce à des achats en supermaché.
Total: 8900 francs pour 10 jours
Bruno Bosshard est tout à fait conscient que les vacances de sa famille sont loin de représenter la réalité de tous les Suisses. Pas seulement parce qu'il a cinq enfants. «C'est un privilège de pouvoir aller faire du ski chaque année, reconnaît le Zurichois. Pas tout le monde n'a cette chance.»
Les vacances de ski sont certes particulièrement chères, mais il y a aussi un avantage à avoir autant d'enfants: «Nous achetons l'équipement une seule fois et nous pouvons le transmettre aux enfants plus jeunes». Ainsi, les Bosshard ne doivent rien louer. Cela vaut pour les vêtements, mais aussi pour les snowboards et les skis. Les frais de voyage aller-retour jusqu'à Davos ne sont, d'ailleurs, pas compris dans la facture.
L'inflation se fait sentir
Que le ski en Suisse est cher, ce n'est pas vraiment nouveau. Mais l'inflation rajoute encore un peu de sel à la facture. Cet hiver, de nombreux vacanciers pourraient se tourner vers l'Autriche, où skier est bien meilleur marché. Cela inquiète-t-il Suisse Tourisme? «L'inflation n'a pratiquement aucune influence sur le tourisme hivernal suisse, assure l'organisation. Le renchérissement est nettement plus élevé dans les autres pays.»
Selon Suisse Tourisme, le prix des remontées mécaniques pourrait augmenter jusqu'à 5% et jusqu'à 10% pour l'hébergement. «Dans l'hôtellerie, il existe des offres adaptées à tous les besoins, de l'hébergement familial bon marché dans une auberge de jeunesse à l'hôtel cinq étoiles luxueux», commente le porte-parole Vinzenz van den Berg, d'HotellerieSuisse.
Selon lui, les prix des hôtels «s'alignent sur les prix internationaux». Tout en ajoutant qu'il est tout à fait possible de skier bon marché dans notre pays: certains domaines skiables proposent des cartes journalières à un prix aussi modique que 18 francs.
Le souper? De la soupe
En passant d'Airolo à Davos, la famille Bosshard a opté pour la solution «enneigement garanti», ce qui a un prix. Il a fallu faire des concessions, comme le fait de partager deux chambres pour 7. Et, même lorsque l'on a un budget de 9000 francs, on ne peut pas se permettre d'aller au restaurant le soir. La famille mange donc dans sa chambre d'hôtel, quitte à se faire de la soupe avec une bouilloire électrique.
Pas de quoi entamer le plaisir de la famille Bosshard, qui n'attend plus que de pouvoir chausser les lattes. «Ce qui nous plaît le plus, c'est le temps que l'on peut passer en famille, surtout en période de Noël», explique Bruno pendant que Thereza, 7 ans, ne peut plus attendre et enfile déjà son casque dans le salon familial.
Encore une question: comment on fait pour rendre de l'Oberland zurichois à Davos avec cinq enfants, sept paires de skis, des snowboards, des vêtements, des casques et des chaussures de ski? «Nous avons un bus VW. On est à l'étroit dedans, mais ça fonctionne», sourit le père de famille.