Les mères qui accouchent de jumeaux ou plus ne pourront pas rester plus longtemps avec leurs bébés avant de reprendre le travail. Le Conseil des Etats a enterré lundi de justesse une motion du National en ce sens.
L'Organisation internationale du travail prévoit un congé maternité de quatorze semaines, mais recommande toutefois de prolonger ce congé en cas de naissances multiples à 18 semaines. L'Allemagne et l'Espagne offrent des congés supplémentaires. Mais pas la Suisse.
Plus de stress et de travail
Une motion du National voulait corriger le tir. Car les grossesses multiples ont fortement augmenté ces dernières années. Le volume de travail et le stress pour la nouvelle famille est plus important que lors d'une naissance unique, a rappelé Maya Graf (Vert-e-s/BL).
Les grossesses gémellaires induisent souvent des complications, en lien avec la naissance presque toujours prématurée, a aussi avancé Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU), qui a fait part de son expérience personnelle face à cette situation.
Une prolongation du congé paternité devrait également être envisagée dans ce cadre. La prolongation de congé des parents entraînerait des coûts d’environ 8 millions de francs par an, ce qui est absolument supportable, selon la Jurassienne.
La droite refuse
Rien n'y a fait. La Chambre des cantons a refusé par 19 voix contre 18 et 3 abstentions de franchir le pas. Les voix de la plupart des femmes du camp bourgeois, additionnées à celles de la gauche, n'ont pas suffi à faire pencher la balance.
Il n'y a pas lieu de régler chaque situation particulière. Il existe aussi d'autres constellations dans lesquelles les premiers mois après la naissance peuvent être très éprouvants et compliqués, a estimé au nom de la commission Damian Müller (PLR/LU). De plus, de nombreux employeurs sont aujourd'hui plus généreux que ce que prévoit la loi.
Remplaçant le ministre des assurances sociales Alain Berset lors des débats, la conseillère fédérale Viola Amherd a aussi rappelé que le congé maternité peut déjà être prolongé de huit semaines en cas d'hospitalisation du nouveau-né.
(ATS)