La crise du logement s'aggrave
De nombreux Suisses doivent renoncer à leur rêve de devenir propriétaires

La crise du logement en Europe et en Suisse devrait encore s'aggraver. Les prix restent élevés et la construction de nouvelles habitations n'est pas en cours. Coup dur pour de nombreux Suisses qui rêvaient de devenir propriétaires.
Publié: 27.01.2024 à 14:08 heures
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Le rêve de devenir propriétaire s'est envolé, et pas seulement en Suisse.
Photo: IMAGO/U. J. Alexander
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Christian Kolbe

La crise du logement devrait encore s'aggraver dans les années à venir. Et un problème subsiste: en Europe comme en Suisse, le manque d'appartements et de maisons abordables se fait ressentir. La conclusion d'une étude du Fonds monétaire international (FMI), citée par l'«Aargauer Zeitung», est sans appel: «L'accessibilité du logement s'est encore tendue.»

Avec la hausse des taux d'intérêt, les coûts de financement de la propriété du logement ont également crevé le plafond. Pour la plupart des citoyens, le rêve de devenir propriétaire s'est envolé. Autre conséquence: les personnes qui rêvent de devenir propriétaires ne disparaissent pas du marché de la location, et accentuent donc la pénurie de logements abordables.

Correction de l'engouement

À cela s'ajoute le fait que les prix de l'immobilier n'ont pas baissé malgré la hausse des taux d'intérêt. Selon le FMI, des exagérations ont été observées pendant la période du Covid. Elles ont toutefois été quelque peu revues à la baisse, car durant la pandémie, de nombreuses personnes ont soudainement voulu quitter les villes et s'installer dans leur propre maison, notamment pour échapper aux foules des milieux urbains. Ou pour répondre au besoin accru d'espace.

Dans de nombreux pays européens, les prix de l'immobilier ont au mieux baissé jusqu'au niveau – déjà élevé à l'époque – d'avant-Covid. En Suisse, ce n'est même pas le cas. Les prix ont continué à augmenter et se maintiennent à des niveaux records. Cette situation est attractive pour les investisseurs, comme l'écrit le cabinet de conseil EY.

Selon une enquête, 55% des investisseurs immobiliers s'attendent à ce que les prix restent inchangés en 2024. Malgré tout, on ne construira pas plus pour autant. Le boom de la construction de ces dernières années s'est essoufflé, notamment parce que les coûts de construction ont fortement augmenté avec le renchérissement.

Les vendeurs attendent

Cela signifie qu'il n'y a pas d'offres abordables pour les appartements en copropriété ou les maisons individuelles sur le marché. Comme les prix restent stables en Suisse – malgré la hausse des taux d'intérêt – de nombreux vendeurs ne sont pas prêts à faire des concessions sur les prix. Ils préfèrent attendre plus longtemps une bonne offre plutôt que de brader leur bien immobilier par peur d'une nouvelle chute des prix.

Cette attitude ne changerait que si les prix devaient dégringoler sur un large front. Mais ce n'est pas le cas. Et les coûts d'intérêt ne baisseront plus non plus. De ce côté-là, le rêve de devenir propriétaire n'est pas encouragé. Selon le portail de comparaison Moneyland, la baisse marquée des taux d'intérêt des hypothèques à taux fixe est pour l'instant stoppée.

Les éventuelles baisses de taux de la BNS ont déjà été intégrées dans les calculs, le prix des hypothèques fixes ne devrait plus baisser pour le moment. Actuellement, le taux d'intérêt pour une hypothèque de deux ans est de 2,25%, pour une de cinq ans de 2,21% et pour une de dix ans de 2,34%. Cette situation ne changera pas de sitôt, comme le montrent deux enquêtes récentes.

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