La rumeur courait depuis des semaines. «24 heures» la confirme ce mardi 1er août: le Centre Vaud ose une infidélité à l’Alliance vaudoise. Malgré une épopée couronnée de succès qui a redonné la majorité à la droite lors des dernières élections cantonales, le parti de Valérie Dittli a décidé de tourner le dos au Parti libéral-radical (PLR) et à l’Union démocratique du centre (UDC).
Du moins, concernant ses trois listes au Conseil national en vue des élections fédérales de cet automne. La formation bourgeoise a choisi un nouvel allié: le Parti évangélique (PEV). «Cet apparentement n’a rien de nouveau, lance à nos confrères le président du Centre Vaud, Emilio Lado. À Berne, le groupe du Centre siège depuis de nombreuses années avec le PEV. Nous voulons absolument reconquérir notre siège perdu en 2019. Comme c’est une élection proportionnelle, arithmétiquement, c’est plus avantageux pour nous de nous allier à des partis plus petits.»
Du côté de la locomotive de l’Alliance vaudoise, le PLR, on fait publiquement bonne figure. À l’instar de sa présidente et députée, Florence Bettschart-Narbel: «Nous avons fait de multiples calculs pour nous rendre compte que cet apparentement n’était ni avantageux ni préjudiciable à notre parti, assure-t-elle, toujours au grand quotidien vaudois. Il favorise en revanche Le Centre. Maintenant, c’est clair que symboliquement, le signal à la population n’est pas idéal et nous aurions préféré nous en passer.»
Une «trahison» lourde de conséquences?
En coulisse, toutefois, certains tirent à boulet rouge et n’hésitent pas à parler de «trahison». «Il est surprenant que le Centre, qui a abandonné son ancien nom (ndlr: le Parti démocrate-chrétien) pour ne plus afficher de référence chrétienne, finisse par s’allier avec les 'évangelos' du PEV, famille politique qui est, rappelons-le, plusieurs fois parti en croisade contre l’avortement ces dernières décennies», vilipende un cadre du PLR, contacté par Blick.
Une cheville ouvrière de l’Alliance vaudoise ne cache pas non plus sa déception. «L’essentiel, c’est que le Centre soutienne notre ticket PLR-UDC (ndlr: Pascal Broulis et Michaël Buffat) pour le Conseil des Etats, tempère-t-il. À moyen terme, nous verrons bien si l’électorat digère la rancune causée par cette infidélité. Valérie Dittli nous doit son fauteuil! Moi-même, je ne suis pas sûr de voter compact la prochaine fois.»