La campagne commence
Voici les atouts et les défauts de Markus Ritter et Martin Pfister

Deux candidats, Markus Ritter et Martin Pfister, sont officiellement qualifiés pour succéder à Viola Amherd au Conseil fédéral. La campagne électorale débute, avec Ritter bénéficiant d'un solide réseau à Berne, tandis que Pfister cherche à renforcer son ancrage.
Publié: 11:51 heures
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Dernière mise à jour: 12:17 heures
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Les deux candidats au Conseil fédéral Martin Pfister (à droite) et Markus Ritter, avant un échange chez les jeunes du Centre.
Photo: keystone-sda.ch
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Sophie Reinhardt

Les deux candidats officiels, Markus Ritter et Martin Pfister, ont passé le contrôle de sécurité interne mené par l'ancien juge fédéral Heinz Aemisegger. Ils sont donc officiellement qualifiés pour succéder à la conseillère fédérale sortante Viola Amherd. La campagne électorale débute au Parlement pour les deux hommes.

Leurs soutiens au Palais fédéral

En tant que parlementaire de longue date, Markus Ritter dispose d'un solide réseau à Berne en comparaison avec son concurrent. Ce dernier entretient de bonnes relations avec ses collègues de parti, dont le conseiller national Leo Müller et le conseiller aux États Fabio Regazzi. Toutefois, certains au sein de son propre groupe parlementaire le jugent peu fiable: «Il est prêt à tout si cela lui est utile», dit-on au sein du groupe.

À l'inverse, Martin Pfister doit encore renforcer son ancrage à Berne. Ces derniers jours, il enchaîne les entretiens et propose des rencontres aux parlementaires de tous bords. Ce spécialiste des questions de santé, originaire de Zoug, cherche à se rapprocher des représentants de Suisse centrale, des citadins et des politiciens engagés dans la santé, afin de se positionner comme un candidat plus libéral que son adversaire. Il bénéficie déjà du soutien de l'ancienne présidente schwytzoise du PLR, Petra Gössi, qui lui a récemment prodigué des conseils, comme elle l'a confié à CH Media.

Leurs adversaires au Palais fédéral

Markus Ritter dispose d’un vaste réseau. Ces dernières années, il a habilement tissé des alliances avec l’UDC. La coalition entre l’Union suisse des paysans et Economiesuisse, souvent moquée comme «l’alliance de l’argent et du lisier», a généralement bien fonctionné dans les urnes. De la droite à la gauche, on le décrit comme un homme de pouvoir. Chez les Vert·e·s notamment, son combat contre l’initiative sur la responsabilité des multinationales reste un mauvais souvenir et il lui est reproché d’avoir défendu les intérêts économiques sans réel bénéfice pour l’agriculture.

Il a également suscité l’opposition des féministes au Parlement fédéral avec quelques déclarations irréfléchies. De plus, il s’est confronté au conseiller national socialiste Jon Pult, l’attaquant sur une ancienne campagne contre les paysans. Ce dernier était lui-même en lice pour le Conseil fédéral aux côtés de Beat Jans, espérant succéder à Alain Berset.

À l’inverse, Martin Pfister s’est jusqu’à présent montré discret et n’a offert que peu de points d'attaque à ses adversaires au Palais fédéral, ce que certains perçoivent comme un atout. À ce stade, son seul véritable rival reste Markus Ritter.

Leurs lobbyistes

Dans la course au Conseil fédéral, Markus Ritter bénéficie du soutien de l’influente agence de relations publiques Furrerhugi, avec Lorenz Furrer comme responsable. Ce dernier gère habituellement des clients tels que Glencore, Micarna ou l’Association suisse de football. Il précise toutefois que ce mandat porte avant tout sur la planification de la communication, plutôt que sur du lobbying direct.

Son concurrent, Martin Pfister, a lui aussi fait appel à un conseiller en communication, bien qu’il ait d’abord gardé son identité secrète. Il s’agit de Bettina Mutter, ex-journaliste et consultante en relations publiques, qui l’a inscrit dans la liste de ses références.

Leurs répercussions

Un obstacle potentiel à l’élection de Markus Ritter pourrait venir de la politicienne saint-galloise Esther Friedli. Si la conseillère aux États UDC nourrit des ambitions pour le Conseil fédéral, elle pourrait soutenir Martin Pfister par calcul stratégique. En effet, avec Markus Ritter et Karin Keller-Sutter déjà en poste, une troisième personnalité saint-galloise au gouvernement serait difficile à imposer politiquement. Toutefois, Toni Brunner, époux d’Esther Friedli et ancien président de l’UDC, a recommandé de voter pour Markus Ritter dans le St. Galler Tagblatt.

À l’inverse, une élection surprise de Martin Pfister pourrait contrarier les plans du Zougois Thomas Aeschi, chef du groupe parlementaire UDC. Déjà candidat en 2015 pour le Conseil fédéral, il s'était incliné face à Guy Parmelin.

Leurs communautés

Martin Pfister est perçu comme le candidat le plus sociable. Pendant son temps libre, il joue dans une «Guggenmusik» et est membre de la corporation des bâtisseurs. Il pratique aussi la randonnée et le jogging. Chaque soir avant de se coucher, il lit un livre, actuellement, un ouvrage sur l’histoire de l’Ukraine est posé sur sa table de chevet.

Pour Markus Ritter, la réalité est bien différente, car son exploitation agricole et ses mandats politiques accaparent tout son temps. Président de l’Union suisse des paysans et conseiller national, il travaille quasiment sans interruption toute l’année, comme il l’a confié à Tamedia. Profondément catholique, il bénéficie du soutien de groupes évangéliques qui prient pour lui chaque semaine. Il leur envoie même par e-mail des intentions de prière, a-t-il raconté.

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