Encore et toujours la même annonce qui assèche chaque fois un peu plus nos portemonnaies: la hausse des primes d'assurance maladie. Le prochain choc étant déjà programmé pour l'automne, les partis politiques lancent tous leurs remèdes sur le marché, année électorale oblige.
Pour limiter la hausse des coûts de la santé et leur corolaire, on apprenait récemment que le PLR voulait lancer un modèle d'assurance «light» en marge de l'assurance de base. Au programme: médicaments génériques obligatoires, quote-part plus élevée, dossier électronique du patient obligatoire. Ceux qui optent pour ces restrictions dans l'assurance de base paieraient moins.
Cette proposition va à l'encontre du principe de solidarité dans le système de santé, estime toutefois Susanne Gedamke, directrice de l'Organisation suisse des patients, qui rappelle que ce principe induit que les personnes en bonne santé cofinancent les malades.
Le PLR se montre néanmoins convaincu par sa variante «budgétaire» comme alternative à l'assurance de base obligatoire. Aujourd'hui, les assurés paient un forfait, même s'ils ne bénéficient pas de toutes les prestations, argumente le conseiller national zurichois Andri Silberschmidt.
Les économies? Toujours pour les autres
Si la proposition semble raisonnable de prime abord, il y a un hic: pour les Suissesses et les Suisses, il n'est pas question de réduire l'offre de santé. C'est ce que montre le moniteur de la santé 2023 publié fin juin par l'institut de recherche gfs.bern, sur mandat de l'association professionnelle Interpharma.
Les personnes interrogées s'empêtrent en effet dans des contradictions. L'augmentation constante des primes est un casse-tête de plus en plus important, mais les exigences de ceux qui les paient restent élevées. Les votants refusent de se focaliser uniquement sur les coûts de la santé, sans tenir compte de la qualité.
La question de savoir si, en cas de libre choix, on achète le médicament original ou son générique en est un exemple criant: 57 % préfèrent l'original, plus cher, même s'il s'agit d'une copie identique. En 2015, ils étaient encore un peu moins nombreux, 52%, ce qui signifie que le message ne passe pas.
Les partis tentent de marquer des points
Dans le dernier baromètre électoral de la SSR, les primes d'assurance-maladie arrivent en deuxième position des principaux défis politiques, juste derrière le changement climatique. Mais si la population n'est pas prête à faire des économies sur sa propre santé, il est difficile de trouver des solutions susceptibles de réunir une majorité.
Pourtant, en cette année électorale, les partis tentent de marquer des points en matière de politique de santé. Deux initiatives populaires sont actuellement dans la ligne de mire du Parlement: l'initiative du centre sur le frein aux coûts exige que la Confédération et les cantons interviennent lorsque les coûts de la santé augmentent trop fortement par rapport à l'évolution des salaires. Problème: le Parlement peine toujours à trouver des mesures concrètes.
Il en va de même pour l'initiative d'allègement des primes du PS. Celle-ci demande que les assurés ne doivent pas dépenser plus de dix pour cent de leur revenu disponible pour les primes d'assurance maladie. Cet objectif doit être atteint par des réductions de primes supplémentaires de la part de la Confédération et des cantons. Cela ne permettrait toutefois pas d'économiser des coûts, mais seulement d'injecter davantage d'argent du contribuable dans le système de santé.
Lutte contre les symptômes
En revanche, les propositions concrètes d'économies ont jusqu'à présent généralement échoué au Parlement. La pression des lobbies du corps médical, des groupes pharmaceutiques et des hôpitaux sont régulièrement efficaces. Ceux-ci combattent systématiquement tout ce qui pourrait réduire leurs recettes. Comme rien ne va du côté des coûts, le seul «remède» à la hausse des primes semble être la lutte contre les symptômes par des réductions supplémentaires.