Journée nationale des réfugiés
Action pro-migrants à la cathédrale de Lausanne

A l'occasion de la journée nationale des réfugiés, le collectif vaudois Droit de rester a mené samedi matin une action symbolique à la cathédrale de Lausanne. Une trentaine de personnes ont exigé l'arrêt immédiat des renvois Dublin, en particulier vers la Croatie.
Publié: 17.06.2023 à 13:46 heures
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Dernière mise à jour: 17.06.2023 à 13:47 heures
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Une trentaine de personnes ont participé à l'action symbolique pro-migrants du collectif vaudois Droit de rester, samedi vers 11h00 à la cathédrale de Lausanne.
Photo: LAURENT GILLIERON

Le collectif vaudois Droit de rester a mené samedi matin une action symbolique à la cathédrale de Lausanne, à l'occasion de la journée nationale des réfugiés.

Les militants et sympathisants sont entrés dans la cathédrale vers 11h00 pour tenir une conférence de presse «spéciale» et prendre la parole sur la délicate thématique des renvois forcés de requérants d'asile. Parmi eux, se trouvaient deux députées d'Ensemble à Gauche (EP) du Grand Conseil vaudois, Elodie Lopez et Joëlle Minacci.

Des silhouettes en carton

Tout devant dans la cathédrale, sur la rangée gauche des bancs, le collectif a installé une douzaine de silhouettes en carton symbolisant des personnes renvoyées de force du canton de Vaud, avec un très court témoignage des conditions de renvois collé dessus.

Sur la rangée de droite, les militants et sympathisants tenaient des pancartes colorées avec le nom, l'âge et le pays d'origine de requérants d'asile déboutés et menacés de renvoi. L'action s'est déroulée dans le calme, durant une heure, sous la présence discrète de quelques policiers à l'extérieur puis à l'intérieur de la cathédrale.

L'opération a eu lieu alors que se tient actuellement une exposition sur les migrants, «Et vogue la galère», avec quelque 30'000 bateaux en papier plié exposés au sol. Ils symbolisent les personnes disparues en mer en tentant de rejoindre l'Europe depuis 2013.

Les responsables du collectif ont lancé un appel à toutes les églises du canton et au gouvernement vaudois leur demandant d'assurer une meilleure protection des réfugiés. Ils ont exigé un moratoire urgent sur les renvois forcés de requérants d'asile.

«La police vaudoise continue ses rafles à l'aube dans les centres d'asile, terrorisant non seulement les personnes menacées de renvoi mais aussi les autres réfugiés, voisins de chambre et de foyer. Ces violences policières, y compris contre des enfants, les pressions psychologiques et physiques contre les réfugiés sont cruelles et indignes d'un Etat qui prétend mener une politique d'asile humaine», a dénoncé le collectif.

Vaud a «une marge de manoeuvre»

Interrogée par Keystone-ATS, la députée Elodie Lopez a rappelé que «le Canton a une marge de manoeuvre dans sa loi d'application des renvois, notamment en regard de la Convention des droits de l'enfant de l'ONU et aussi de critères de santé». Elle a indiqué que son groupe politique EP allait encore intervenir sur ce sujet au parlement, après avoir déjà déposé une interpellation et une motion.

Droit de rester a critiqué le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) qui «continue d'affirmer que l'accès aux soins est garanti aux expulsés vers la Croatie. Or, selon les informations du collectif, l'ONG Médecin du monde qui prenait en charge les soins pour les migrants a stoppé son travail dans ce pays.

Le collectif a lancé en mai une pétition qui a récolté jusqu'ici près de 2000 signatures numériques et papier. Elle sera déposée à la chancellerie à la rentrée politique le 1er septembre. Son texte demande justement aux autorités vaudoises «un moratoire immédiat sur les exécutions de renvois forcés de femmes seules, de familles avec enfants et de personnes vulnérables».

(ATS)

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