Évidemment, cela se passe en Sibérie. Mais l'expérience récente a prouvé qu'une bactérie voyage vite et ne connaît pas de frontière... D'autant que celle-ci est «zombie».
Au secours? Oui, plutôt. Jamy Gourmaud, célèbre pour l'émission «C'est pas sorcier» et créateur du média en ligne Épicurieux, nous explique tout sur cette horrible maladie qui a touché les habitants de la ville russe de Salekhard. Au menu: renne congelé, anthrax et réchauffement climatique.
Victimes de l'anthrax
L'épidémie date de juillet 2016, quand de nombreux locaux foncent aux urgences. Ils se plaignent de graves troubles intestinaux, de fièvre, de maux d'estomac... Les médecins en concluent donc à une gastro qui tourne dans la ville.
Mais le problème, c'est que la plupart des malades sont pris de violentes quintes de toux. Question analyses, tout y passe: sang, selles, sécrétions. Résultat? Les habitants sont victimes de l'anthrax, une maladie causée par une bactérie, le bacille du charbon.
Revenu d'entre les morts
Un petit germe qui a pourtant disparu depuis 75 ans. Comment peut-il infecter les habitants?
L'enquête sanitaire finit par trouver la source: un renne mort depuis bien longtemps, gelé dans le permafrost. Mais le réchauffement climatique a fait fondre ce dernier.
Une situation vouée à se reproduire?
En effet, en 2016, le thermomètre s'est affolé en Iamalie, région où se trouve Salekhard sur le cercle polaire. Au lieu des habituels pics glaciaux à -24, il y a fait 5 degrés, suffisamment chaud pour faire fondre le pergélisol. Le bacille du charbon a donc été libéré de la carcasse du renne comme une bombe.
Une situation qui pourrait se reproduire avec les températures qui augmentent partout, et de plus en plus. En marge de la 29e conférence climatique de l'ONU, vivement critiquée pour son organisation en Azerbaïdjan, un pays riche en pétrole, les inquiétudes face à cet effet secondaire du réchauffement climatique persistent.