«J'ai simplement exprimé mon amour de la patrie»
Un élève suisse provoque le scandale en portant des goodies haineux à l'école

Un apprenti suisse a récemment créé la polémique. La raison? Il s'est rendu au sein de son établissement scolaire à Olten avec un t-shirt et des autocollants d'extrême droite, ce qui a choqué de nombreux élèves et enseignants.
Publié: 21.02.2025 à 09:04 heures
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Damian O.* est tombé en disgrâce auprès de ses camarades de classe et de ses professeurs.
Photo: zVg
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Qendresa Llugiqi

Le Centre de formation professionnelle d'Olten, dans le canton de Soleure, est secoué par un scandale. Un élève pourrit la vie à ses camarades de classe et à ses enseignants par des actions politiques particulièrement problématiques. L'apprenti concerné, Damian O.*, âgé 18 ans, n'aurait pas seulement été aperçu avec un t-shirt d'extrême droite, il est également soupçonné d'avoir recouvert son école d'autocollants haineux. L'apprenti nie toutefois ces faits.

Un jour, il se rend à l'établissement vêtu d'un t-shirt du groupe d'extrême droite Junge Tat sur lequel la rune Tyr est brodée. Les partisans du groupuscule portent ce symbole sur leurs vêtements mais aussi sur les masques qui recouvrent leurs visages lors de leurs apparitions dans l'espace public. En Allemagne, ce symbole est interdit, car il est l'insigne des diplômés des écoles Adolf-Hitler, actives sous le Troisième Reich.

«L'amour de la patrie»

Après avoir écopé d'un avertissement, l'élève a décidé de rendre son cas public sur le net. Sous ses vidéos, la rune Tyr présente sur son t-shirt a fait l'objet de discussions animées sur différentes platesformes. Dans une lettre, le Centre de formation professionnelle d'Olten a précisé que l'avertissement avait surtout été donné en raison de son comportement «provocateur». Il n'aurait pas seulement porté un t-shirt de Junge Tat, mais aussi collé des autocollants de campagne de l'Union démocratique du centre (UDC), mais aussi le signe Tyr sur le verso de son ordinateur portable.

Damian O. confirme à Blick: «J'ai porté deux fois à l'école un t-shirt de Junge Tat et un autre avec l'inscription 'The Swiss Boys'.» L'apprenti se dit déçu de l'avertissement de l'école: «Je ne suis pas conscient d'avoir commis une faute. En portant ces T-shirts, j'ai simplement exprimé mon amour de la patrie.» Cela aurait cependant suscité des critiques parmi les élèves et les enseignants. Certains se sont même plaint auprès de la direction de l'école. Comme le précise l'école dans sa lettre, «l'exhibition propagandiste de symboles d'extrême droite a provoqué un réel sentiment d'insécurité parmi les élèves et les enseignants. Cela a aussi entraîné une détérioration générale du climat scolaire. (...) Les enseignants et les élèves se sentent affectés dans leur sécurité et leur bien-être.»

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Le signe Tyr n'a rien à faire à l'école en raison de son lien évident avec le groupuscule Junge Tat et son idéologie néonazie
Dirk Baier, chercheur spécialisé dans l'extrémisme
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L'école souhaite ainsi garantir un environnement scolaire bienveillant. Pour cela, Damian O. doit retirer ses autocollants et s'abstenir de porter des vêtements portant des emblèmes extrémistes. Le directeur de l'école, Georg Berger, déclare à Blick: «Notre école attache une grande importance à un comportement pacifique et respectueux. Nous interdisons les autocollants ou les vêtements portant des symboles sexistes, homophobes ou racistes.»

Renforcement de l'extrême droite chez les jeunes

Dirk Baier, chercheur spécialisé dans l'extrémisme, approuve l'action de l'école: «Le signe Tyr n'a rien à faire à l'école en raison de son lien évident avec le groupuscule Junge Tat et son idéologie néonazie.» Selon l'expert, les signes d'un renforcement de l'extrémisme de droite, en particulier chez les jeunes hommes suisses, sont clairs: «J'entends de plus en plus souvent, en particulier dans les régions rurales, que des groupuscules d'extrême droite se forment et atteignent une certaine visibilité et dominance, aussi au sein des écoles.»

Une étude menée l'année dernière aurait également montré que les attitudes xénophobes, homophobes et antisémites augmentent chez les jeunes hommes de moins de 17 ans. Damian O. indique à Blick avoir retiré les autocollants de son ordinateur portable. Il ne veut plus non plus porter ces T-shirts qui entrainent de longues discussions.

*Nom connu de la rédaction

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