Irrecevable selon le Conseil d'Etat
Motion déposée par la gauche contre les hausses de taxes dans les HES à Neuchâtel

À Neuchâtel, une motion de la gauche propose de modifier le droit intercantonal pour contrôler les hausses de taxes dans les HES. Le Conseil d'Etat juge la demande irrecevable, soulignant l'impossibilité de changer unilatéralement les règles intercantonales.
Publié: 12.01.2025 à 10:38 heures
Selon les motionnaires, il est incompréhensible également d'adopter un frein supplémentaire à l'accès aux études dans une période où l'on fait face à une pénurie de main-d’œuvre. (Ilustration: Haute Ecole Arc à Saint-Imier)
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ATS Agence télégraphique suisse

Le groupe socialiste et des députés POP ont déposé une motion à Neuchâtel pour proposer de modifier le droit intercantonal pour éviter que les taxes puissent augmenter dans les HES sans que le Grand Conseil ne puisse valider cette hausse. Le Conseil d'Etat estime que le texte est irrecevable car il ne peut pas proposer à son parlement une loi qui modifie le droit intercantonal.

«Une telle loi ou un tel décret serait simplement contraire au droit supérieur. De manière unilatérale, le canton de Neuchâtel pourrait uniquement décider de se retirer du concordat HES-SO. La décision prise l’a été en respectant des règles intercantonales édictées et ratifiées par les parlements cantonaux des cantons de Berne, de Fribourg, de Vaud, du Valais, de Neuchâtel, de Genève et du Jura», a expliqué le gouvernement en réponse à la motion.

Le texte ne sera certainement pas traité avant la session de février par le Grand Conseil. Les députés de gauche demandaient aussi que – dans l’intervalle de la mise en œuvre de cette motion – le Conseil d’Etat s’engage pour qu’aucune hausse de taxes n’ait lieu dans les hautes écoles intercantonales.

Pénurie de main-d'oeuvre

Pour Romain Dubois (PS), premier signataire du texte, «la décision de la Haute École spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO), du 10 octobre 2024, d’augmenter les taxes d’études de 400 francs par année paraît inacceptable et illogique». La taxe sera portée de 500 à 700 francs par semestre dès la rentrée 2025-2026. Une pétition avait été lancée contre cette hausse.

Selon les motionnaires, «il semble inacceptable d’augmenter les frais d’études dans une période où les coûts de la vie, dopés par l’inflation, étouffent une part toujours plus importante de la population». Selon eux, il est incompréhensible également d'adopter un frein supplémentaire à l'accès aux études dans une période où l'on fait face à une pénurie de main-d’œuvre, notamment dans les domaines professionnels couverts par la HES-SO, comme la formation d'infirmiers.

«Ce genre de décision malvenue nous démontre que les hausses de taxes ne devraient pas être adoptées par un organe intercantonal bien éloigné des Grands Conseils cantonaux, mais bien revenir aux législatifs, afin de mener une pesée des intérêts nécessairement politique», peut-on lire dans la motion.

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