De fortes pluies dans le Haut-Valais ont provoqué des inondations et des glissements de terrain début septembre. La vallée de Saas s'est retrouvée coupée du monde extérieur pendant plusieurs jours. Un pont aérien a été mis en place à la volée. Des centaines de touristes, dont plusieurs classes d'école de Suisse, ont été évacués de la vallée par trois hélicoptères d'Air Zermatt – pour 140 francs par vol.
Des locaux ont également profité de cette offre pour se rendre au travail. C'est le cas de certains collaborateurs du Centre hospitalier du Haut-Valais qui gère des hôpitaux à Viège et à Brigue. Sans vol en hélicoptère, ils n'auraient pas pu se rendre à leur travail.
Il s'avère désormais qu'ils devront se charger eux-mêmes des frais engendrés par ces trajets exceptionnels, comme le rapporte le «Walliser Bote». Le Centre hospitalier du Haut-Valais ne veut pas rembourser les 140 francs aux employés concernés.
«Nous vivons cette situation plusieurs fois par an»
«Cela n'arrivera pas», déclare le directeur de l'hôpital, Hugo Burgener, au journal. La fermeture de routes importantes survient plusieurs fois par année dans le Haut-Valais – surtout en hiver en raison des avalanches. Il ajoute: «Du point de vue de l'hôpital, cette situation est similaire lorsqu'un collaborateur est malade à court terme: l'équipe s'organise en interne au plus vite.»
En Suisse, il n'existe aucune disposition légale qui stipule qu'un employeur doit prendre en charge les coûts d'un moyen de transport alternatif tel qu'un hélicoptère-taxi, explique Hugo Burgener. Il se réfère aux «principes et dispositions générales du droit du travail».
«C'est aux employés d'assumer ce risque»
Hugo Burgener reste ferme en ce qui concerne le remboursement des frais de vol auprès de son personnel. Selon lui, les employés sont tenus de se présenter au travail. Il en déduit que «s'ils ne peuvent pas se rendre au travail depuis leur domicile en raison d'un événement naturel, comme une chute de pierres, c'est aux employés d'assumer ce risque».
L'Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) est consternée. Elle dénonce à «20 Minuten» un «signe difficile» envers un groupe professionnel qui souffre déjà d'une pénurie de personnel qualifié. «Pour nous, avant d'être une question juridique, cela concerne surtout la manière de traiter son personnel et l'estime exprimée à leur égard – et à juste titre revendiquée», explique la directrice adjointe, Christina Schuhmacherin.
«Comment expliquer, et encore justifier – à une époque où la pénurie de personnel qualifié est énorme et ne fait qu'augmenter – un traitement aussi dédaigneux du personnel, sans précédent?», se demande Pierre-André Wagner, responsable du service juridique de l'ASI.