Comment respecter le droit d’être entendu d’un homme qui ne veut porter le masque sous aucun prétexte? C’est la question à laquelle a été confronté le tribunal cantonal la semaine dernière. Le prévenu avait été condamné par le procureur général à une amende de 250 francs pour ne pas avoir porté de masque lors d’un rassemblement politique. Comme il n’avait pas voulu la payer, il a été convoqué au tribunal.
Ce coronasceptique convaincu a participé à l’organisation de manifestations contre les mesures sanitaires dans le passé. La cour n’a donc pas été surprise qu’il refuse de porter un masque dans la salle d’audience, mesure obligatoire. Il était dans l’incapacité d’en porter un pour «diverses raisons», s’est-il défendu selon les «Glarner Nachrichten».
Réaction de la Cour: elle a déplacé l’audience en plein air. «Le procès commencera à l’extérieur parce que vous avez des problèmes avec l’exigence du masque», a expliqué le président du tribunal, toujours selon les «Glarner Nachrichten».
L’accusé doute de l’existence du virus
L’accusé n’a pas seulement des problèmes avec le port du masque: il en a avec l’ensemble des mesures, puisqu’il doute de l’existence même du virus. Il a profité de son audience en plein air pour diffuser son scepticisme. Il a par exemple demandé à la Cour de prouver l’existence du coronavirus. Selon lui, plusieurs études étaient arrivées à la conclusion que l’agent pathogène n’existait pas. Les mesures sont donc insensées, a-t-il conclu.
Il a ainsi utilisé cet argument pour expliquer son refus de porter le masque: pas de pandémie, pas de masque. «Même si la Cour ne reçoit pas cet argument, le masque serait de toute façon inutile», a-t-il poursuivi. Au contraire, cela causerait même du tort à ceux qui sont forcés de le porter. A ce titre, il a exigé l’arrêt de la procédure… et une satisfaction de 500 francs, plus des «frais de travail» de 1760 francs.
Le jugement n’a pas encore été rendu.
Le droit d’être entendu
Le tribunal a-t-il déjà cédé aux caprices d’un coronasceptique en délocalisant l’audience? «Le tribunal cantonal n’a pas accommodé le refus, même s’il a pu le ressentir ainsi», explique le président du tribunal Daniel Anrig à Blick. Il s’agissait seulement d’accorder à l’accusé le droit d’être entendu.
Même si les audiences ont en principe lieu au Palais de justice, ce n’est pas la première audience qui se tient en plein air, a-t-il rappelé. S’il existe des raisons factuelles de le faire, l’audience a lieu ailleurs, par exemple lors d’une reconstitution. C’est la première fois qu’elle est déplacée pour une personne refusant de porter le masque. (jmh/piu)