Cela fait deux semaines que Bruno Hartmeier se déplace en fauteuil roulant. L'homme de 61 ans s'est retrouvé partiellement paralysé après avoir subi une crise d'épilepsie. Il a passé cinq jours à l'hôpital cantonal d'Aarau, avant de se rendre la semaine dernière à la clinique de rééducation de Bad Zurzach pour reprendre le contrôle de son corps.
Mais lundi, c'est le choc: la caisse maladie Concordia refuse de payer son traitement, selon le personnel de rééducation. «Ils m'ont dit que je devais soit payer 750 francs par jour moi-même, soit partir aujourd'hui même», explique l'Argovien.
Où aller alors? Personne ne semble avoir la réponse, comme le raconte Bruno Hartmeier dans un entretien avec Blick: «Ils ont dit que je pouvais rentrer chez moi. Mais je ne peux même pas aller seul aux toilettes, comment voulez-vous que je fasse?»
Il refuse également la proposition d'aller dans une maison de retraite, car il a eu de mauvaises expériences lors d'une précédente crise. «Sept semaines là-bas m'ont coûté 12'000 francs. Malgré cela, rien n'a été fait pour ma rééducation. Je ne veux pas rester en fauteuil roulant pour toujours».
Des rééducations trop fréquentes et inefficaces
Les explications de Concordia révoltent Bruno Hartmeier: «Ils m'ont dit que la rééducation ne servait manifestement à rien, car j'étais déjà venu trop souvent ici pour une paralysie provoquée par mes crises. Parce qu'ils sont radins, je dois rester paralysé!»
L'homme refuse de quitter le centre de rééducation. Le délai fixé est repoussé et mardi soir, Hartmeier est ramené à l'hôpital cantonal d'Aarau.
Bruno Hartmeier souffre de crises ressemblant à de l'épilepsie depuis son enfance. Grâce à un traitement précoce, elles sont toutefois restées faibles pendant la majeure partie de sa vie. «Mais le stress de mon divorce en 2009 a malheureusement déclenché plusieurs crises plus importantes», explique le sexagénaire. Une opération du cerveau lui a apporté dix ans de tranquillité. Mais en 2020, il a été renversé par une voiture, ce qui a à nouveau engendré des crises régulières.
La dernière grande crise du sexagénaire remonte à décembre 2023. Après une odyssée à travers différents foyers, il a atterri en mars dernier dans la clinique de rééducation de Bad Zurzach. «J'y ai suivi une thérapie tous les jours. Au bout de huit semaines, j'ai pu sortir seul sans problème et rentrer chez moi.» Cela explique probablement pourquoi il a été transféré si rapidement de l'hôpital cantonal à la clinique lorsqu'une place s'y est libérée.
Un transfert illégal vers une clinique de rééducation
Concordia soutient qu'une garantie de prise en charge des frais doit être obtenue avant le début d'une rééducation stationnaire. Cela n'a pas été fait, ce qui est illégal. Aussi bien l'hôpital cantonal que la clinique déclineraient la responsabilité de cette situation.
La suite de l'histoire de Bruno Hartmeier n'est pas claire. Il s'attend à rester dans un premier temps à l'hôpital cantonal et à devoir payer lui-même les frais de 1000 francs par jour. À long terme, il espère pouvoir obtenir une nouvelle opération. «Cela me permettrait, je l'espère, de passer à nouveau au moins dix ans sans crises majeures.»
Avant tout ce drame, un délai d'évaluation avait déjà été fixé, mais il est entre-temps passé sans être utilisé. «Je dois me concentrer sur le fait que je puisse bientôt commencer une thérapie appropriée. Je veux retrouver mon autonomie le plus rapidement possible.»
Concordia recommande que Bruno Hartmeier soit transféré le plus rapidement possible à une institution de soins pour y suivre les thérapies nécessaires. «Les médecins de Hartmeier doivent clarifier la nature exacte du traitement et le lieu où il aura lieu. Mais aussi de déterminer comment ses crises peuvent être évitées à long terme.»
Ni l'hôpital cantonal d'Argovie ni la clinique de rééducation de Bad Zurzach, bien que déliés du secret professionnel, ne souhaitent s'exprimer sur la situation lorsque Blick les interroge.