Il devrait supporter 40 tonnes
L'armée construit à toute vitesse un nouveau pont dans le Val Maggia

Après les intempéries dévastatrices dans le Val Maggia, les fondations d'un pont d'urgence sont en cours de construction. Une fois le béton coulé, l'armée pourra rapidement construire un pont provisoire. Une tempête annoncée pourrait toutefois détruire tout ce travail.
Publié: 13.07.2024 à 19:00 heures
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Ici, dans quelques jours, l'armée suisse construira le pont de secours sur la Maggia à Cevio (TI). Au premier plan, l'énorme foreuse attend de pouvoir percer les trous pour les fondations. A l'arrière-plan, les excavateurs fixent la rive avec des blocs de roche.
Photo: Beat Michel
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Beat Michel

Plusieurs morts et disparus, de nombreuses personnes qui ont perdu leur maison à cause de la boue et des éboulis ainsi qu'un paysage détruit: pendant plusieurs jours, les intempéries ont fait rage fin juin au Tessin, en Valais et dans le Val Mesolcina. 

Le Val Maggia a été particulièrement touché. 445 personnes ont dû être évacuées par hélicoptère des zones touchées par les intempéries. L'armée reste engagée avec l'aide en cas de catastrophe en attente.

Après les intempéries dévastatrices, l'armée suisse a commencé à construire un pont de secours résistant à Cevio (TI) pour remplacer le pont de Visletto qui s'est effondré. Il permettrait de relier à nouveau la haute et la basse vallée de la Maggia. Jeudi, Blick a pu se faire une idée de la situation sur place.

Un grand chantier dans la Maggia

Dix jours à peine se sont écoulés depuis les intempéries catastrophiques dans le haut Val Maggia. A présent, la rivière ressemble à un grand chantier à la hauteur du pont emporté par les eaux. D'énormes camions à benne basculante Volvo A-30 transportent des blocs de roche aussi gros que des blocs erratiques à travers le petit village tessinois. Une bonne douzaine de pelles mécaniques empilent les rochers pour former des murs de protection et des fortifications sur la rive et sur les parois abruptes menant à la route du village. 

Là où il y a quelques jours encore régnait un désordre sauvage, on peut déjà voir les structures du futur cours de la Maggia. Tout le monde travaille fébrilement à la construction d'un pont d'urgence capable de supporter de lourdes charges. Les engins lourds pourront alors enfin se rendre dans la zone de crise de la haute vallée de la Maggia et commencer les travaux de déblaiement.

Sur la rive artificiellement remblayée, une foreuse de 120 tonnes montée sur chenilles est déjà prête à intervenir. «Il faut cette machine pour percer les trous destinés aux fondations en béton», explique le colonel Sébastien Neuhaus, commandant du bataillon d'intervention d'urgence en cas de catastrophe. «Ce n'est que lorsque les blocs de béton seront prêts que nous pourrons commencer à construire le pont.»

Le pont pèse 190 tonnes

Les fondations sur les rives doivent supporter d'énormes charges. Le pont dit «Mabey» de l'armée pèse 190 tonnes et est poussé d'un côté sur le fleuve. Au début des travaux, la construction en acier est encore deux fois plus longue que ce qu'elle sera à la fin. Cela lui permet de rester en équilibre jusqu'à ce qu'elle ait franchi les 60 mètres de largeur de la Maggia. Ensuite, les soldats démontront les 60 mètres superflus. La largeur du pont est de 4,8 mètres.

«En raison de la taille du pont en acier, il était difficile de trouver une nouvelle position, explique Sébastien Neuhaus. Nous avons besoin d'un côté d'un champ libre de 100 mètres de long. Le pont d'urgence ne doit pas gêner la construction à venir du futur pont.» Une autre difficulté a été que le chantier devait être complètement réaménagé sur le plan de la circulation au nouvel endroit.

La voie est libre pour les engins lourds

«Le pont présente de nombreux avantages. Il est rapidement monté et est extrêmement résistant», explique le commandant Sébastien Neuhaus. «Certes, il n'est praticable que sur une seule voie, mais nous pouvons le traverser sans piliers de soutien dans la rivière avec des engins lourds de 40 tonnes».

Grâce à cette capacité de charge, il est seulement possible de rendre accessible l'aide avec des moyens lourds dans les régions du Val Bavona et du Val Lavizzara, jusqu'ici coupées du monde par les intempéries.

La Maggia doit coopérer

La rapidité avec laquelle les militaires en service long de l'aide en cas de catastrophe peuvent se lancer dans la construction du pont dépend de la volonté de coopération de la Maggia. «C'est la météo qui nous dicte le rythme. Nous avons à nouveau une alerte aux intempéries de niveau quatre pour vendredi. Si la Maggia emporte tout, tout prendra plus de temps», explique le divisionnaire Maurizio Dattrino, commandant de la division territoriale trois. 

«Pour l'instant, nous aidons à différents endroits aux travaux de déblaiement et aux préparatifs du pont de secours. Il y a 45 militaires engagés. Si les épaules du pont sont prêtes, nous aurons monté le pont de secours en une semaine.»

Jusqu'à présent, seul l'ancien pont de la Maggiabahn pouvait être utilisé comme passage de secours. Ces derniers temps, il servait de pont pour les vélos. Après les intempéries, il a été aménagé de manière à ce qu'une voiture à la fois puisse traverser la Maggia.

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