C’est une sentence ressentie comme un coup de poignard pour les proches de la victime. Le chauffard Luca M*., responsable de la mort de Larissa Caviezel il y a quatre ans et demi, a d’abord été condamné à six ans d’emprisonnement en première instance de son procès. Vendredi, le tribunal cantonal des Grisons a largement atténué la sentence à 34 mois de prison pour homicide involontaire comme le rapporte «20 Minuten». L’Italien devra purger 17 mois de sa peine et payer une amende.
La famille de Larissa crie au scandale. Le 18 janvier 2017, la jeune femme est morte dans une collision frontale avec l’Audi Q5 du chauffard. «Je suis bouleversée. Vous ne pouvez pas tuer quelqu’un et vous en sortir avec 17 mois de prison. Est-ce le prix d’une vie humaine?» se désespère sa sœur Michaela Schloz Caviezel contactée par Blick.
Elle estime également que la sentence envoie un signal complètement erroné. «Nous attendons les raisons écrites pour voir comment nous allons procéder.»
Ce n’était pas le premier accident que l’Italien avait causé
Mari, au lancement du procès au tribunal, Luca M. est arrivé confiant. Il a nié avoir sciemment provoqué la mort de Larissa Caviezel.
Les faits sont pourtant accablants contre l’Italien. Ce dernier était parti à 5h30 du matin le jour de l’accident pour faire chauffer la voiture de sa femme. Avant l’accident, la visibilité sur la route principale entre Coire et Domat/Ems n’était que de 50 mètres. Alors que deux véhicules se trouvaient devant lui, Luca M. a commencé à les doubler, en accélérant jusqu’à 115 km/h.
Dans son dépassement, il n’a pas vu que sur la voie opposée Larissa Caviezel arrive en sens inverse et en scooter. Trop tard. Il la percute de plein fouet et la tue dans l’accident.
Il a vu le scooter trop tard pour réagir. Lors de son interrogatoire devant le tribunal cantonal, il a déclaré qu’une autre voiture se trouvait derrière le scooter et qu’il avait donc mal évalué la distance à cause de ses feux.
Le fait qu’il a déjà causé plusieurs accidents de la route dans sa vie, dont un mortel, et que ce fait soit utilisé comme hypothèse pour expliquer son comportement actuel ne semble pas l’inquiéter. Il a affirmé que: «Les choses qui [lui] sont arrivées auraient pu arriver à n’importe quel autre jeune homme. Ce n’était rien qui sorte de l’ordinaire».
Un dépassement complètement à l’aveugle
Le procureur n’a pas cru à la version des faits de Luca M. concernant l’autre voiture en sens inverse. «Aucun des autres témoins n’a vu cette voiture. Il dit cela pour se protéger», pense le représentant de la justice.
Le parquet a décrit la manœuvre de dépassement comme ayant été réalisée «à l’aveugle». «L’accusé avait plusieurs véhicules devant lui, la visibilité n’était que de 50 mètres dans l’obscurité. Il roulait clairement à plus de 80 km/h. Il est évident qu’il n’est pas possible d’éviter un accident lors d’un dépassement.»
Une réalité difficile à accepter pour les proches
La famille de la victime était présente au tribunal. Le récit de l’accident de Larissa a réveillé leur douleur. Sa sœur s’emporte face au comportement de l’accusé: «Nous voulons que la personne qui a causé l’accident reconnaisse sa culpabilité et accepte la sanction. Il devrait assumer la responsabilité de ses actes. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons nous aussi l’accepter et avancer».
*Le nom a été modifié