«Il ne fait aucun doute que vous ayez agressé cette femme et que vous lui ayez asséné un étranglement arrière avec le bras», a déclaré le président de la Cour suprême zurichoise à l'accusé de 41 ans, en rendant le jugement en appel. Les blessures qu'elle a subies aux tissus mous situés à l'intérieur de son cou en témoignent.
Berhnard Diethelm, ancien député schwyzois, écope de neuf mois de prison avec sursis, d'une peine pécuniaire de 180 jours-amende à 100 francs avec sursis et d'une amende de 1000 francs.
Sur la justice
Pas de mise en danger de la vie d'autrui
Pour la Cour, les faits ne relèvent toutefois pas d'une mise en danger de la vie d'autrui, comme l'estimait le Ministère public. Ce dernier avait requis, en vain, une peine d'un an et demi de prison avec sursis. La prostituée n'a pas perdu conscience, a invoqué le juge.
La défense demandait que la peine infligée ne dépasse pas 500 francs d'amende pour voies de fait. L'accusé a nié les faits qui lui sont reprochés, admettant seulement une simple bousculade.
Sado-masochisme passif
Il y a trois ans, le député s'était rendu chez la prostituée âgée de 26 ans, à Zurich. Il avait convenu avec elle de pratiques sado-masochistes qu'il voulait subir. C'est alors que le politicien a agressé la jeune femme pour des raisons que la Cour suprême zurichoise n'a pas pu établir. La victime de l'agression s'est débattue et a finalement réussi à faire fuir le prévenu. Elle a alors appelé la police qui l'a arrêté dans la rue.
Intérêt pour la «drogue du violeur»
En 2019, Bernard Diethelm s'était renseigné en ligne sur la «drogue du violeur» et avait failli en commander en ligne. Peu avant de se rendre chez la prostituée, il a fait une recherche sur le web avec les mots-clefs «acheter du chloroforme suisse». Il n'en a jamais expliqué les raisons à la justice. «Personne à part vous ne sait comment l'histoire se serait terminée si cette femme ne s'était pas défendue», lui a lancé le président du tribunal.
En été 2023, le Tribunal de district a condamné Bernhard Diethelm à 8 mois de prison avec sursis ainsi qu'à 120 jours-amende à 100 francs et 1000 francs d'amende. Le Ministère public a alors fait appel de ce jugement. Le principal intéressé s'est, lui, retiré du parlement schwyzois après le jugement de première instance.