Guerre en Ukraine
Les dons suisses sont en retard ou n'arrivent tout simplement pas

Les dons en provenance de Suisse arrivent souvent avec du retard en Ukraine... Ou n'arrivent pas du tout. L'argent reste toujours bloqué dans les banques, car les sanctions compliquent les transactions.
Publié: 08.08.2022 à 11:01 heures
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Dernière mise à jour: 08.08.2022 à 11:07 heures
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Les Suisses font des dons pour l'Ukraine - mais l'argent est-il vraiment versé?
Photo: STEFAN BOHRER
Chiara Schlenz, Fabrice Obrist

La solidarité à l’égard des Ukrainiens est énorme. En Suisse aussi, des milliers de personnes veulent leur venir en aide. Certains accueillent des réfugiés, d’autres envoient des dons.

Depuis juin, de nombreux groupes locaux de l’Association ukrainienne en Suisse veulent également envoyer des dons à l’Ukraine via Postfinance. Mais jusqu’à présent, l’argent n’est jamais arrivé, comme le rapporte «20 Minutes». «Depuis juin, les fonds sont bloqués et n’ont pas été transférés», déclare le président de l’association Andrej Lushnycky.

L’association, qui existe depuis 77 ans, s’engage pour de bonnes relations avec la Suisse. Mais selon le président, ce qui se passe actuellement n’est encore jamais arrivé. «Toute la Suisse aide l’Ukraine avec des fonds de secours. Mais Postfinance ne fait que mettre des bâtons dans les roues. C’est un scandale et une insulte pour tous ceux qui veulent aider le peuple ukrainien.»

Toutes les banques concernées

Interrogé par le «20 minutes», Rinaldo Tibolla, porte-parole de Postfinance, se défend contre ces accusations. «En tenant compte des dispositions légales et réglementaires, nous évaluons en permanence la manière dont nous gérons les paiements en lien avec ce conflit.» La banque assure qu’elle s’efforce d’effectuer les paiements vers l’Ukraine.

Mais le problème des paiements en Ukraine n’est pas propre à Postfinance. UBS, Credit Suisse et d’autres banques sont également concernées. Les sanctions sont toutefois responsables. «Il en résulte une surcharge de travail lors de la vérification en raison des sanctions imposées», explique Nathalie Hertig, de la banque Valiant, à «20 minutes».

Faire des virements est davantage compliqué

Les sanctions rendent les virements plus compliqués et plus longs pour les banques. Robert Reinecke, de l’Association suisse des banquiers, explique à «20 minutes»: «Des services financiers doivent être fournis dans des régions situées sur des territoires ukrainiens qui sont sanctionnées par l’ordonnance du SECO (ndlr: Secrétariat d’État à l’économie).»

Le mécontentement se répand également dans le monde politique en raison des virements tardifs. La conseillère nationale du Centre Elisabeth Schneider-Schneiter et le conseiller national du Centre Nik Gugger demandent une gestion plus pragmatique des fonds, comme pour le statut de protection S. «Avec le statut de protection S, on a agi de manière pragmatique. Une gestion pragmatique des fonds d’aide serait également utile. En particulier en ce qui concerne le transfert d’argent», a déclaré la conseillère nationale.

(Adaptation par Mathilde Jaccard)

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