C'est un coup dur pour Roche, mais surtout pour les quelque 150'000 personnes atteintes de démence en Suisse, dont deux tiers souffrent de la maladie d'Alzheimer.
Le groupe pharmaceutique a annoncé lundi que ses recherches sur Alzheimer n'avaient pas donné les résultats escomptés. La substance active Gantenerumab, qui suscitait de l'espoir, n'a pas pu retarder significativement l'évolution de la maladie.
Si l'action de Roche a aussitôt chuté de 5% à la Bourse suisse, le vrai coup dur est pour les malades. «C'est toujours une grande déception pour les patients, leurs proches et les médecins lorsqu'une étude sur un médicament ne donne pas les résultats escomptés», regrette Stefanie Becker, directrice de l'Association Alzheimer Suisse.
Plus de 30 ans de recherches infructueuses
L'espoir était grand de trouver enfin un traitement qui permette au moins de freiner l'évolution de la maladie. «Le médicament de Roche n'aurait pas guéri la maladie, mais la retarder aurait déjà été une victoire», poursuit Stefanie Becker.
Même si Roche a fait chou blanc, l'espoir demeure pour d'autres groupes: Biogen et Eisai ont publié ensemble en septembre des résultats d'études prometteurs. Alors que l'industrie pharmaceutique tente depuis 30 ans de découvrir les causes d'Alzheimer, aucun traitement miracle n'est en vue. «Même si l'on connaît en partie les processus, c'est vraiment une maladie complexe», explique la directrice d'Alzheimer Suisse.
Le dépistage précoce est particulièrement important, de même que le fait de rendre la maladie d'Alzheimer moins tabou. «Plus vite on est diagnostiqué, mieux on peut organiser les choses avec les proches», souligne Stefanie Becker. Car même si la maladie n'est pas (encore?) guérissable, il est possible d'en soigner un peu les symptômes.