L'année dernière n'a pas été facile sur le plan économique. Les banques centrales ont serré de plus en plus la vis des taux d'intérêt. Les prix de la production et de la consommation ont augmenté et l'industrie doit encore faire face à un ralentissement.
L'indice boursier des 20 plus grands groupes suisses (SMI) en a également souffert. Début 2023, il cotait encore un peu plus de 11'000 points et s'est effondré en octobre à un peu plus de 10'000 points. Puis, en novembre, il a entamé une hausse lente, mais régulière. En mars 2024, il a atteint un sommet annuel de plus de 11'700 points.
Les groupes cotés au SMI sont responsables, avec des pondérations différentes, de cette ascension et de cette descente. Malgré les hauts et les bas, les CEO de ces entreprises ont gagné plus au cours de l'exercice 2023 que l'année précédente. Ils ont perçu au total 154,4 millions de francs, contre 143,9 millions en 2022. Cela représente une augmentation de près de 5%, soit 10,4 millions de francs de plus.
Enorme hausse de salaire du CEO de Novartis
L'un des grands gagnants de 2023 est le capitaine de Novartis Vas Narasimhan. Celui-ci a gagné environ 8 millions de francs de plus que l'année précédente. Il est donc pratiquement le seul responsable de l'augmentation du salaire du chef du groupe entre 2022 et 2023. La rémunération de Vas Narasimhan a fait sensation lors de l'assemblée générale.
En dehors de Vas Narasimhan, aucun autre dirigeant n'a fait un tel bond en avant. Au cours de ses neuf premiers mois à la tête de la banque-monstre, le CEO d'UBS Sergio Ermotti a gagné deux millions de francs de plus que son prédécesseur Ralph Hamers. Le Tessinois a empoché 14,4 millions de francs.
Mais il y a aussi des perdants. Le CEO de Partners Group David Layton a subi une réduction de salaire. Alors qu'il gagnait encore 9 millions de francs en 2022, il doit se contenter de 6,83 millions de francs en 2023. Thomas Schinecker a également gagné environ 6 millions de francs de moins que son prédécesseur Severin Schwan lors de sa première année en tant que CEO du groupe pharmaceutique Roche.
Des changements en perspective
Deux CEO devront à l'avenir renoncer à leur juteux salaire de dirigeant d'une entreprise du SMI. Outre le patron d'ABB Björn Rosengren, qui se retirera fin 2024, le patron de Lonza Pierre-Alain Ruffieux a déjà quitté son poste. C'est Morten Wierod, déjà membre de la direction, qui reprendra le flambeau de Rosengren. Dans l'intervalle, Lonza est dirigée par le président du conseil d'administration Albert Baehny. Son successeur n'est pas encore connu.
Quant à Bracken Darrell, il a perçu son dernier salaire en tant que CEO du fabricant d'électronique Logitech. Son successeur, Hanneke Faber, est déjà en poste et peut se réjouir d'un grand jour de paie. Elle est d'ailleurs la seule femme à diriger actuellement un groupe du SMI.