Genève fait figure d'exception
Voici comment vivent les élus de l'Assemblée fédérale

Peu de pays européens ont un taux de locataires aussi élevé que la Suisse. Mais est-ce que cela vaut aussi pour nos conseillers nationaux et nos conseillers aux États?
Publié: 03.11.2024 à 19:34 heures
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Dernière mise à jour: 03.11.2024 à 23:16 heures
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Seuls 36% de la population suisse sont propriétaires de leur logement. (Image d'illustration)
Photo: Keystone
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Cécile Rey et Priska Wallimann

La Suisse est un pays de locataires. Seuls 36% de la population sont propriétaires de leur logement – un record en Europe.

Il en va tout autrement au Palais fédéral, comme le montre une enquête de Blick: environ 70% des 246 parlementaires vivent dans leurs propres bien immobilier. La proportion de propriétaires parmi les parlementaires est donc presque deux fois plus élevée que la moyenne nationale.

C'est au PLR et au Centre que le pourcentage de propriétaires est le plus élevé, avec environ 83% dans chaque parti. L'UDC a un taux de propriété d'environ 76%. Au PS et chez les Vert-e-s, les parlementaires sont aussi plus nombreux à être proprios, même si c'est de justesse. Les Verts libéraux (PVL) enregistrent la part de locataires la plus élevée avec 55%.

Genève fait figure d'exception

Si l'on répartit les logements du Parlement par canton, on obtient également un résultat similaire: Dans presque toutes les régions – indépendamment de l'appartenance à un parti – les propriétaires dominent.

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Le taux de propriétaires est particulièrement élevé dans les cantons du Valais, d'Uri, d'Obwald et de Nidwald, ainsi qu'à Fribourg. Les propriétaires sont également majoritaires à Zurich, même si c'est de justesse. Seul Genève se révèle être un canton de locataires: ils y sont les plus représentés avec 64%.

L'orientation partisane reste primordiale

L'analyse de Blick montre en outre que la ligne du parti est souvent plus déterminante que la situation personnelle en matière de logement pour les questions politiques liées au droit de bail. Comme par exemple pour la valeur locative, c'est-à-dire le montant hypothétique que les propriétaires devraient payer s'ils louaient leurs biens immobiliers et qu'ils doivent déclarer comme revenu.

Alors que le PS et les Vert-e-s se positionnent contre l'abolition de la valeur locative, les bourgeois sont pour. C'est le cas du PVL qui, malgré la plus grande proportion de locataires, se prononce à 90% en faveur de la suppression.

La situation est similaire pour les deux projets de loi sur les loyers concernant le besoin personnel et la sous-location abusive, qui seront soumis au vote le 24 novembre: les partis bourgeois plaident majoritairement en faveur des droits des propriétaires, tandis que le PS, les Vert-e-s et en partie le PVL misent davantage sur la protection des locataires – indépendamment de leur situation de logement. L'UDC se range clairement du côté des propriétaires.

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