Gel, grêle et mildiou
17 millions de litres de vin suisse en moins en 2024

Avec une production de 75 millions de litres, la récolte 2024 est la deuxième plus mauvaise depuis 50 ans. Seule l’année 2021 a été pire avec seulement 61 millions de litres.
Publié: 19.04.2025 à 19:55 heures
La production de vin a reculé de 25,7% par rapport à l’année précédente.
Photo: KEYSTONE
Nicolas Greinacher

Les gels de printemps, le temps humide et froid pendant la floraison, le mildiou et la grêle ont valu de lourdes pertes aux viticulteurs suisses durant l’année 2024.

Les cantons viticoles ont envoyé leurs relevés de récolte à l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) fin janvier. Son rapport dresse un tableau édifiant: la production de vin a reculé de 25,7% par rapport à l’année précédente.

La Suisse alémanique première concernée

La région la plus touchée a été la Suisse alémanique, avec une baisse de 36,9% des volumes pour retomber à 10,4 millions de litres. De leur côté, les viticulteurs de Suisse romande ont produit 60,6 millions de litres, soit 23,8% de moins qu’en 2023.

La Suisse italienne (Tessin et Mesolcina) s’en est tirée à moindres frais, puisque l’Office fédéral de l’agriculture a chiffré le recul de la production à 15,6%. Les pertes de récolte ne sont pas le seul problème auquel sont confrontés les viticulteurs. Les mauvaises conditions météorologiques ont compliqué leur travail, entraînant plus de contraintes et une augmentation des coûts.

Les bougies qu’ils utilisent pour lutter contre le gel durant les nuits glaciales de printemps coûtent à elles seules dans les 5000 francs par hectare, hors coûts de main-d’œuvre. 

Après une averse de grêle, les rameaux brisés et les feuilles de vigne déchiquetées doivent être retirés manuellement du treillis. En effet, les rameaux entaillés sont très sensibles aux maladies telles que le mildiou et l’oïdium et il faut donc consacrer davantage de temps et d’argent à la protection phytosanitaire.

Un engagement «exceptionnel»

Les longues périodes de pluie et de froid pendant les vendanges se sont également révélées problématiques. La récolte a pris du retard et, dans le pire des cas, les raisins pouvaient pourrir sur pied. Ils devaient alors être retirés soigneusement à la main.

«Les vigneronnes et vignerons suisses ont su braver tous ces obstacles et démontré un engagement exceptionnel pour assurer la qualité de leur production», a écrit l’OFAG dans son communiqué de presse. Et même si l’année a été difficile, on peut se réjouir de déguster les vins du millésime 2024. S’ils ont moins d’alcool, ils ont gagné en élégance et en subtilité.

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