Deux Éthiopiens armés
Le couple retranché dans un foyer sous-gare à Lausanne devait être renvoyé

Une opération de police d'envergure a eu lieu mardi matin dans le quartier de la gare de Lausanne. Un homme et une femme s'étaient retranchés à l'intérieur du Foyer «d'AlaGare» de l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM). Ils ont pu être interpellés.
Publié: 10.12.2024 à 09:45 heures
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Dernière mise à jour: 10.12.2024 à 16:43 heures
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Un matelas gonflable a été déployé sous la fenêtre de la chambre de l'hôtel «AlaGare», de l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM), dans lequel un couple – peut-être de Bulgares – s'est retranché ce mardi matin entre 7h et 11h.
Photo: Léo Michoud

La bâche gonflable déployée par les pompiers lausannois n’a fort heureusement pas servi. Une opération de police d'envergure a eu lieu ce mardi 10 décembre, dès 7h du matin, dans le quartier sous-gare à Lausanne, dans la rue du Simplon.

Un homme de 28 ans et une femme de 24 ans se sont retranchés à l'intérieur de l'hôtel «AlaGare», qui sert de foyer à l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM). Il s'agit d’un couple de bénéficiaires qui s'est enfermé dans une chambre du troisième étage en menaçant de sauter par la fenêtre.

Tous deux de nationalité éthiopienne – et non bulgare, comme une source avait pu le laisser entendre à Blick dans un premier temps. Ils étaient sous le coup d'une décision de «renvoi Dublin», soit vers leur pays d'arrivée dans l'espace Schengen.

Rue bouclée, matelas gonflé

Alertées, des patrouilles de la police municipale de Lausanne se sont rapidement rendues sur place, de même que le Détachement cantonal d'action rapide et de dissuasion (DARD) de la police cantonale vaudoise. En conséquence, la petite rue du Simplon a vu ses accès être bouclés de part et d’autre, attirant de nombreux curieux.

Le passage est interdit aux piétons, qu'ils habitent dans la rue, veuillent aller travailler ou s'inquiètent pour un proche. Dès 9h45, les pompiers lausannois déploient un grand matelas gonflable sous le bâtiment de l’EVAM, tandis que des cris de femme résonnent dans la ruelle. Objectif? Amortir une éventuelle chute par la fenêtre. Un camion rouge muni d’une longue grue se prépare également à déployer une nacelle à hauteur de la fenêtre concernée.

Pendant près d’une heure, la situation reste tendue. Et peu avant 11h, le couple s’est rendu dans le calme aux forces de l’ordre. «Ils sont sains et saufs, mais ont tout même été pris en charge par une ambulance», précise la porte-parole de la police municipale de Lausanne Alexia Hagenlocher. Une trentaine de patrouilles ont sillonné la zone, ainsi que le Service de protection et sauvetage Lausanne (SPSL), qui a fini par replier sa bâche gonflable.

Barricadés avec des couteaux

Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police cantonale, a détaillé à Keystone-ATS la situation du couple retranché. Celui-ci devait être amené à l'aéroport de Genève afin d'y prendre un vol de ligne non accompagné pour la Roumanie, pays dans lequel ils ont été enregistrés et dans lequel ils ont effectué une demande d'asile.

Une fois la patrouille arrivée devant la chambre, les deux personnes se sont barricadées. Les policiers ont remarqué qu'elles étaient armées de plusieurs couteaux. Cela a nécessité l'engagement du Groupe d'intervention de la police de Lausanne et de ses négociateurs et la mise en place de tout le dispositif qui a été vu dans la rue, a poursuivi l'agent chargé de la communication. Le couple a été pris en charge et hospitalisé pour un contrôle et reste dans le cadre de la procédure d'asile, a encore précisé Jean-Christophe Sauterel à l'ATS.

Les commerces rouvrent

Tout au long de l’intervention, en plus des curieux et des journalistes, des employés de l’EVAM ont attendu inquiets – dans la brasserie des Trois Rois à l’autre bout de la rue – que la situation se décante. Mais ils avaient pour consigne de ne rien dire à la presse de la situation personnelle des deux personnes enfermées.

Du côté des commerçants, le fait que la zone soit rouverte a été accueilli avec joie, à l'image de ce coiffeur contraint d'annuler tous ses rendez-vous matinaux: «J'accueille souvent des bénéficiaires de l'EVAM. Ils sont toujours très sympas. Je leur fais une coupe à prix réduit pour 20 francs.»

Les restaurants peuvent désormais recevoir leurs clients normalement: «Ma femme de ménage m’a appelée vers 7h pour m’avertir, raconte la patronne de la brasserie des Trois Rois. Nous sommes complets aujourd’hui, alors heureusement, nous allons pouvoir assurer le service.»

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