La Suisse est en bonne position économique et financière par rapport à d'autres pays. C'est la conclusion que Karin Keller-Sutter a tirée vendredi lors de l'assemblée d'automne du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale à Washington. «Nous sommes perçus comme un pays sans problème», a déclaré la ministre des Finances.
L'un des principaux thèmes abordés a été la recherche de solutions à l'endettement international élevé dans une situation géopolitique difficile, a précisé Karin Keller-Sutter aux médias. Selon la définition du FMI, la dette de la Suisse a été estimée à 39% du produit intérieur brut en 2023, alors que celle des Etats-Unis s'élève à 122%, celle de la France à 118% et celle de l'Allemagne à 65%. La Suisse doit sa situation favorable au frein à l'endettement, a souligné la Saint-Galloise.
Guerres et vieillissement
La guerre en Ukraine, la situation au Proche-Orient et les tensions autour de Taïwan font augmenter les investissements dans la défense, a poursuivi la ministre des Finances. La pression sur les dépenses s'accroît également en raison du vieillissement de la population dans de nombreux pays.
Les Etats sont confrontés à la question de savoir comment justifier des dépenses supplémentaires en période de tensions économiques, a expliqué Karin Keller-Sutter. La Saint-Galloise a en outre assuré que la Suisse est un partenaire crédible pour garantir la stabilité des marchés financiers au niveau mondial. Le pays a selon elle trouvé l'équilibre entre la réglementation et la compétitivité qui convient à sa place financière.
«Trop grand pour faire faillite»
Les mesures recommandées par le Conseil fédéral pour résoudre le problème du «trop grand pour faire faillite» ont suscité l'intérêt d'autres Etats, a ajouté Karin Keller-Sutter. Il est maintenant important que ces mesures soient coordonnées au niveau international. Tous les Etats doivent disposer des mêmes règles dans le monde entier, quelle que soit leur taille, a affirmé la ministre des finances.
Outre Karin Keller-Sutter, le conseiller fédéral Guy Parmelin et le président de la Banque nationale suisse (BNS) Martin Schlegel représentent la Suisse à la réunion du FMI et de la Banque mondiale.
L'inflation sur le déclin
Martin Schlegel a déclaré que le FMI s'attendait à une croissance modérée mais stable de 3,2% pour l'économie mondiale cette année et en 2025, malgré les risques géopolitiques. Le directeur de la BNS a également eu de bonnes nouvelles sur la situation économique actuelle. Selon lui, l'inflation est en recul dans la plupart des pays, notamment grâce au durcissement de la politique monétaire décidé par les banques centrales.
La Suisse accueille la principauté du Liechtenstein en tant que nouveau membre du groupe de vote au FMI qu'elle préside. Le petit Etat deviendra le 1er novembre le 191e membre de l'organisation.
Le FMI et la Banque mondiale fêtent cette année leurs 80 ans d'existence. Selon Karin Keller-Sutter, le FMI s'est imposé comme le pilier de la stabilité du système financier mondial et constitue une plateforme importante pour le dialogue multilatéral.