«Fini le parlement professionnel!»
Les Jeunes UDC veulent réduire le salaire des parlementaires

Les Jeunes UDC envisagent une initiative populaire pour réduire drastiquement les salaires sous la Coupole fédérale. Une idée pas vraiment novatrice: la relève du parti agrarien s'est inspirée... du patriarche Christoph Blocher.
Publié: 18.02.2022 à 06:00 heures
Des élus défrayés 2000 francs par mois au maximum? C'est l'une des variantes étudiées par les Jeunes UDC.
Photo: keystone-sda.ch

Avons-nous toujours un Parlement de milice? Pour les Jeunes UDC, la réponse est claire: ce n'est plus qu'un mythe. La relève du parti conservateur veut y remédier et ne fait pas dans la dentelle: les salaires sous la Coupole doivent être réduits dans de grandes largeurs. «Il n'y a pas de meilleur timing pour le faire que maintenant, à la fin de mesures Covid disproportionnées», assure à Blick Nils Fiechter, stratège des Jeunes UDC.

Avec ses camarades, le Bernois de 25 ans s'insurge contre le professionnalisme sous la Coupole. Le président des Jeunes UDC, David Trachsel, estime que le fait que de nombreux élus n'exercent plus de profession à côté de leur mandat parlementaire entraîne «de plus en plus d'interventions de politique-spectacle». Cela conduirait selon lui à un «énorme flot de réglementations et de bureaucratie».

Seulement 26'000 francs par an!

Convaincus que le Parlement a besoin d'être «réformé», les Jeunes UDC envisagent une initiative populaire. Le texte n'est pas encore défini: cinq variantes sont sur la table. Dans la plus extrême, le défraiement des élus ne dépasserait pas 26'000 francs par an, selon Nils Fiechter. Les autres scénarios sont plus flexibles, mais une limite absolue à 100'000 francs par an a été fixée.

David Trachsel est conscient que plus la variante définitive sera extrême, moins le jeune parti de droite trouvera d'alliés. Un paramètre important puisque des discussions sont actuellement en cours avec «d'autres partis et organisations». Le Bâlois n'a pas voulu entrer plus concrètement dans les détails.

Une vieille idée de l'UDC

Avec leur proposition, les jeunes pousses de l'UDC font revivre un vieux serpent de mer. Ou plutôt un vieux dinosaure: Christoph Blocher. Après sa démission du Conseil national en 2014, le patriarche de l'UDC s'était déjà prononcé en faveur d'une baisse drastique des salaires sous la Coupole. Des exigences réitérées en janvier dans une tribune publiée par la «Weltwoche», le journal très proche du parti dont le rédacteur en chef n'est autre que Roger Köppel, conseiller national zurichois.

Ce dernier avait également abordé ce thème, tout comme son collègue argovien Thomas Burgherr. «Il faut renforcer le Parlement de milice et réancrer les politiciens dans la vie civile», avait déclaré celui-ci dans le cadre de discussions sur la réforme des institutions. Sans grand effet.

Les Jeunes UDC arriveront-ils, eux, à faire bouger les lignes? La décision définitive sur le lancement ou non d'une initiative populaire (et la récolte des signatures en ce sens) doit être prise par l'assemblée des délégués, le 26 mars. Le comité directeur du parti espère qu'un choix sera effectué à cette occasion.

(ATS/lm)

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