Fini la production locale bucolique
Dès mercredi, la Suisse vit des importations pour se nourrir!

Dès mercredi 10 juillet, la Suisse dépendra des importations pour se nourrir, l'agriculture locale ne couvrant que 52% des besoins, alerte l'Union suisse des paysans.
Publié: 10.07.2024 à 17:32 heures
Dès ce mercredi 10 juillet, la Suisse ne se nourrira que d'importation, déplore l'Union suisse des paysans.
Photo: Keystone
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Heidi qui transporte ses boilles à lait, les armaillis qui dégustent du fromage à la recette secrète… L’image bucolique de la production alimentaire suisse vient d’en prendre un coup. Selon l’Union suisse des paysans (USP), dès ce mercredi, la Suisse ne se nourrira que d’importations jusqu’à la fin de l’année, relate la RTS.

Une dépendance qui met en lumière la fragilité de l’autosuffisance alimentaire helvétique. La production agricole du pays ne couvre que 52% des besoins de la population, un taux qui s’amenuise d’année en année, révèle la chaîne de service public. La Suisse, qui se voit ainsi contrainte de faire appel à des denrées provenant de terres étrangères, se classe parmi les plus grands importateurs nets mondiaux.

La France peut subvenir seule à ses besoins alimentaires

Une position qui contraste fortement avec nos voisins allemands et français. L’Allemagne, en effet, a un taux d’autoapprovisionnement de 88%, et la France est capable de subvenir à ses propres besoins alimentaires, compare l’USP. 

L’importation massive a un coût qui dépasse le financier. «La production alimentaire présente un impact écologique plus important à l’étranger qu’en Suisse», rappelle l’Union des paysans, citant un rapport de l’Office fédéral de l’environnement. Ce dernier indique que 75% de l’empreinte écologique liée à la consommation en Suisse est générée à l’étranger.

Récoltes abîmées par la pluie

L’USP insiste: «Moins nous produisons chez nous et plus nous importons, plus nous impactons la planète». La nécessité de protéger les surfaces de production locales et l’agriculture indigène représente donc une priorité pour l’Union.

Les paysans déplorent également les très mauvaises récoltes qui les attendent. Les fortes pluies des derniers mois ont beaucoup impacté le travail des agriculteurs, particulièrement pour le foin, révélait déjà la RTS. Le colza est un l’un des rares plants qui résiste bien aux intempéries.

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