En 2022, le Surveillant des prix a traité au total 2368 réclamations émanant du public, dont 30% en lien avec le coût de l'énergie, selon le rapport annuel publié lundi. Autres objets d'inquiétude, les tarifs du secteur de la santé (13% des contestations) et des télécommunications (5,5%).
Au vu de la déferlante d'annonces, Stefan Meierhans a revu ses priorités au premier trimestre 2022 pour se concentrer sur les prix des carburants et ceux de l'énergie de chauffage et des processus industriels. Il a prié les entreprises gazières d'utiliser leurs réserves afin de limiter les hausses de prix, en partie avec succès.
Un tiers des tarifs dans le pays sont fixés ou approuvés par des pouvoirs publics ou des entreprises disposant d’un monopole ou puissantes sur le marché, rappelle Stefan Meierhans. Ces prix administrés étaient donc tout particulièrement dans son radar.
Renoncer aux taxes pour ne pas alourdir les factures
Les prix du gaz en Suisse ont augmenté en moyenne d'environ 7 centimes/kWh de janvier à l'automne 2022, détaille le rapport. Après enquête, l'augmentation des prix du gaz était largement justifiée par la hausse des coûts d'approvisionnement.
Mais l’analyse concrète des tarifs de nombreuses communes a montré que des taxes continuaient à être prélevées sur la consommation de gaz naturel en de nombreux endroits. Le surveillant a donc appelé les communes à renoncer aux taxes parafiscales sur le gaz naturel afin de ne pas alourdir les factures.
Pour lutter contre la forte hausse des prix des carburants, le surveillant a aussi proposé dès mars 2022 de renforcer la concurrence entre les stations-service avec un «app» sur les prix des carburants. Le TCS a repris cette proposition et lancé son propre comparateur en ligne dès l'automne.
Des analyses médicales deux à quatre fois plus chères qu'ailleurs
Dans le dossier santé, M. Prix a réalisé une comparaison sur les prix pratiqués à l'étranger pour les dix analyses médicales qui génèrent les coûts les plus élevés en Suisse. Pour l'année de référence 2020, les tarifs suisses des analyses de laboratoire étaient, en moyenne, 4,5 fois plus élevés que ceux des autres pays européens dans les cabinets médicaux et 2,3 fois plus élevés dans les laboratoires hospitaliers et privés.
Stefan Meierhans estime le potentiel d'économie pour les assureurs-maladie à «plus d'un milliard de francs». Il a donc recommandé que les tarifs des analyses médicales soient, à l'avenir, fixés sur la base de comparaisons de prix avec l'étranger.
La décision dans la foulée du Département fédéral de l'intérieur de baisser linéairement de 10% les tarifs des analyses de laboratoire à partir du 1er août 2022 était «un premier pas dans la bonne direction», se félicite Stefan Meierhans.
Pour 2023, l'attention restera sur l'énergie. Le Surveillant tient «à ce que le potentiel de baisse des prix administrés dans ce domaine soit exploité au mieux», écrit-il. Il compte aussi poursuivre ses travaux dans le domaine des denrées alimentaires.
(ATS)