Des prédicateurs controversés auraient dû se produire samedi à Bienne devant un millier de visiteurs. Deux imams allemands proches des Frères musulmans et un influenceur islamique de Grande-Bretagne lié au milieu salafiste étaient notamment annoncés au Palais des Congrès.
Mais la ville a annulé l'événement à la dernière minute. Il y a une semaine encore, les autorités avaient défendu la tenue de l'événement dans la salle de spectacle de la ville en invoquant la liberté de parole et de réunion. Le Palais des Congrès est exploité par CTS SA, filiale de la ville.
Après qui Blick ait annoncé l'événement, des problèmes de sécurité ont soudainement été mis en avant. Le contrat de location avec les organisateurs, signé seulement le 23 janvier avec la bénédiction des autorités de sécurité, a été résilié unilatéralement par la CTS sur ordre de la ville.
Le bailleur pensait que c'était un club de sport
La raison de cette annulation reste obscure. La ville avance des éléments qui auraient rendu nécessaire une nouvelle évaluation de la manifestation et renvoie aux autorités de sécurité. Mais les autorités ne précisent pas quelles informations supplémentaires ont pu être obtenues «en raison d'intérêts publics supérieurs».
En vérité, le grand congrès du Ramadan à Bienne a connu des difficultés dès le début: les exploitants du Palais des Congrès ont eu le sentiment d'avoir été trompés par les organisateurs. Derrière l'événement avorté se trouve l'organisation Swiss Muslim Travel. Il s'agit d'un groupe de jeunes originaires des régions de Bienne et de Zurich qui propose, entre autres, des pèlerinages.
On ne sait pas exactement quelles indications ce groupe a données lors de la réservation. Le bailleur a tout d'abord supposé qu'un club de sport était à l'origine de la réservation… Le véritable contexte n'a donc été révélé révélé qu'à la mi-janvier. La directrice de la sécurité de Bienne, Natasha Pittet, se contente de dire que «la transparence dans la communication et les informations fournies n'était pas optimale dès le début». Les négociations se sont malgré tout poursuivies.
Les organisateurs se défendent
Swiss Muslim Travel se défend contre le reproche de manque de transparence: le thème de l'événement a été clairement communiqué dès le début. En outre, la conférence a été annoncée dès le 7 janvier sur les réseaux sociaux avec une liste complète des orateurs. Pendant plusieurs mois, la ville n'a pas remarqué que celle-ci comportait les noms de personnalités controversées.
Par le passé, la ville située au pied du Jura a été confrontée à plusieurs reprises au thème de l'islamisme. En 2009, le Conseil central islamique suisse (CCIS) y a été fondé. En 2017, le prédicateur libyen Abu Ramadan a fait sensation, car il aurait tenu ses sermons haineux dans une mosquée biennoise. Dernièrement, en mars 2024, les autorités avaient empêché le salafiste germano-grec Abu Alia de se produire dans une mosquée biennoise, lui interdisant même d'entrer dans la ville.
Quelques semaines auparavant, le cheikh Musa Abuzaghleh, un salafiste britannique, avait rendu visite à une mosquée biennoise. Les autorités n'avaient pas été informées de sa venue.
