Entre la gauche et la droite, les interventions pleuvent
Les politiciens veulent freiner les plans de surveillance des CFF

Les futurs plans de vidéosurveillance des CFF dans les gares ne plaisent pas au Parlement. Des interventions de presque tous les partis pleuvent pour contrecarrer les plans des chemins de fer suisse, ou du moins imposer des limites.
Publié: 25.02.2023 à 06:07 heures
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Dernière mise à jour: 25.02.2023 à 08:47 heures
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Les données collectées par la vidéosurveillance dans les gares CFF pourraient être utilisées à des fins commerciales.
Photo: Thomas Meier
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Pascal Tischhauser

La réaction a été tardive. Il a fallu une semaine aux CFF pour expliquer dans une interview à CH Media qu’ils ne voulaient pas introduire la reconnaissance faciale dans les gares. Selon le chef de l’administration des chemins de fer suisses, Alexis Leuthold, on ne sait toutefois pas quelle technique sera utilisée à la place.

Les projets ont été rendus publics par un article de «K-Tipp». Depuis, les articles ne cessent de pleuvoir à ce sujet. Alerté par les nombreux articles de presse, le Département de l’environnement et des transports (DETEC), compétent en la matière, s’est informé du projet auprès de la direction des CFF, a appris Blick. Et même la sous-commission de la CdG compétente pour le DETEC s’est penchée sur la surveillance des CFF.

Les Vert-e-s veulent une interdiction

Les affirmations des CFF selon lesquelles les données sont saisies de manière anonyme, qu’il n’y a pas de lien avec des données personnelles et que la protection des données est garantie, ne semblent pas convaincre. Et le fait qu’un spécialiste des affaires publiques des CFF se soit adressé à plusieurs parlementaires à ce sujet n’a pas aidé non plus.

Plusieurs conseillères et conseillers nationaux déposent des interventions à ce sujet. C’est le cas de Marionna Schlatter. La Verte demande au Conseil fédéral de lui indiquer sur quelles bases légales les chemins de fer fédéraux entendent mettre en place une surveillance plus étendue des gares. La question de savoir s’il en existe une pour l’utilisation commerciale est controversée.

«Pour moi, la question se pose en outre de savoir s’il n’est pas nécessaire de légiférer de manière générale pour interdire l’espionnage dans l’espace public», ajoute-t-elle. Selon elle, il faut une interdiction des logiciels de reconnaissance faciale.

Nouvelle qualité

Le conseiller national UDC Roland Rino Büchel questionne également le sujet au gouvernement national. Le chef de la fraction du Centre Philipp Matthias Bregy veut savoir si le Conseil fédéral était au courant du fait que des entreprises proches de la Confédération veulent travailler avec la surveillance et les données biométriques dans l’espace public à des fins commerciales – et quelle est sa position à ce sujet. Philipp Matthias Bregy demande surtout si le Conseil fédéral est prêt à remettre les entreprises publiques à leur place en matière de vidéosurveillance.

Au sein des Vert’libéraux, le conseiller national Jörg Mäder s’intéresse au sujet. «Avec d’autres Vert’libéraux, je suis en train d’élaborer des interventions sur la surveillance des CFF», assure-t-il. Il s’agit essentiellement du fait que les systèmes de surveillance actuels offrent des possibilités beaucoup plus étendues que les anciennes caméras, qui se contentaient d’enregistrer ce qui se passait et de le conserver pendant une courte période. «Maintenant, nous avons affaire à une nouvelle qualité d’enregistrement.»

«Fixer des limites»

Jörg Mäder poursuit: «La question se pose: le fait d’être d’accord en principe pour les caméras à des fins de sécurité et pour le relevé statistique des flux de pendulaires signifie-t-il aussi que je peux évaluer l’âge, le sexe, l’ethnie et d’autres détails sur les voyageurs? Je ne pense pas. Ici, nous devons fixer des limites aux CFF.»

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