Entre coûts et opportunités
Ce qu'il faut savoir sur la hausse des taux d'intérêt hypothécaires en 2023

Pour les hypothèques à taux fixe, les banques ne prévoient plus de grandes hausses en 2023. En comparaison, l'hypothèque Saron sera nettement plus chère. Explications.
Publié: 01.01.2023 à 07:29 heures
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Dernière mise à jour: 01.01.2023 à 09:09 heures
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Les propriétaires doivent s'attendre à une hausse des taux d'intérêt en 2023.
Photo: STEFAN BOHRER
Dorothea Vollenweider

L'époque des taux d'intérêt hypothécaires très bas appartient au passé. Cela signifie que, dans de nombreuses régions de Suisse, l'achat revient à nouveau plus cher que la location. La courbe des taux continuera-t-elle alors à monter en 2023?

Tout semble l'indiquer. D'autant plus que la Banque nationale suisse (BNS) pourrait procéder à de nouvelles hausses de taux directeurs en 2023. Toutefois, celles-ci ne devraient pas être aussi fortes qu'en 2022.

Le taux directeur de la BNS va encore augmenter

«En 2023, la plupart des banques centrales - dont la Banque nationale suisse - devraient atteindre leur niveau cible en matière de taux directeurs, puis faire une première pause», explique Fredy Hasenmaile, expert immobilier chez Credit Suisse.

«Nous nous attendons à ce que le taux directeur de la BNS atteigne 1,5% d'ici mars 2023», explique de son côté Ursina Kubli, experte en immobilier à la Banque cantonale de Zurich. Il est actuellement de 1%.

Étant donné que les marchés ont déjà anticipé une partie des hausses de taux, tant Credit Suisse que la Banque cantonale zurichoise ne prévoient plus qu'une légère hausse des hypothèques à long terme en 2023.

Les hypothèques Saron suivront toutefois le rythme des hausses de taux de la BNS. Elles devraient augmenter jusqu'à 2 ou 2,5%, estime Credit Suisse.

Le potentiel d'économie jusqu'ici élevé de l'hypothèque Saron par rapport à l'hypothèque à taux fixe s'en trouve réduit. Une hypothèque fixe sur 10 ans devrait se situer autour de 2,8% dans un an.

L'hypothèque Saron devient plus chère

Il est en tout cas certain qu'à l'avenir, les propriétaires de logements ne pourront plus mettre de l'argent de côté de la même manière qu'auparavant. «Selon le comportement de dépense, cela peut entraîner des ajustements sur d'autres grands pôles budgétaires», explique Fredy Hasenmaile.

Les futurs propriétaires doivent donc se préparer à des coûts de logement plus élevés. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles: la file d'attente des acheteurs potentiels sera à l'avenir plus courte qu'à l'époque où les taux d'intérêt négatifs étaient en place. Ainsi, la durée de commercialisation des biens devrait à nouveau être plus longue, estiment les experts.

Les acheteurs peuvent prendre leur temps

Ceux qui sont à la recherche d'un logement peuvent ainsi prendre plus de temps pour examiner en détail le bien immobilier qu'ils ont dans le viseur et son environnement. «Jusqu'à présent, il n'y avait souvent guère de temps pour cela en raison de l'immense pression sur les potentiels acquéreurs», explique Ursina Kubli.

Les experts immobiliers ne s'attendent toutefois pas à un effondrement des prix des maisons. Il faut s'attendre à ce que la demande reste intacte, de sorte que les propriétaires continueront à obtenir un bon prix de vente. Cela signifie à l'inverse que ceux qui veulent acheter continueront à payer un prix élevé.

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