Dans quelques jours seulement, Migros annoncera qui remportera l'appel d'offres pour Hotelplan. Une enquête de Blick laisse penser que Migros ne recevra cependant pas beaucoup d'argent pour sa filiale de voyage. Aussi peu que pour Bike World? Migros avait en effet vendu sa chaîne de vélos à Thomas Binggeli de Thömus (AG) pour un franc symbolique seulement. Bien que l'entreprise l'ait démenti, des cercles bien informés confirment les faits à Blick.
Cela pourrait se passer de la même manière pour Hotelplan. Des initiés de la branche assurent que le prix d'achat du groupe Hotelplan se situe entre 170 et 200 millions de francs. Ce montant comprend 100 millions de francs de dettes que le groupe de voyage doit encore rembourser à la Fédération des coopératives Migros (FCM). Celle-ci exigera cet argent car les amortissements spéciaux ne sont actuellement pas possibles pour la FCM. Le «morceau de choix», le groupe Interhome, devrait avoir un prix «nettement supérieur à 70 millions de francs», selon les initiés.
En d'autres termes, les unités centrales d'Hotelplan seraient pratiquement gratuites. Celles-ci comprennent «Hotelplan Suisse», «Hotelplan Volume Touroperating» et «Hotelplan Business Travel», avec environ 850 collaborateurs en Suisse et en Allemagne, 82 succursales d'agences de voyages et un chiffre d'affaires de près de 1,25 milliard de francs. A cela s'ajoute l'unité «Hotelplan UK» en Angleterre, qui génère un chiffre d'affaires d'environ 240 millions de francs avec quatre marques.
Le grand rival pourrait venir à la rescousse
Migros ne commente pas les chiffres et répète des déclarations faites précédemment: des «discussions sont en cours avec plusieurs intéressés potentiels, y compris pour le groupe Hotelplan dans son ensemble».
La solution souhaitée pour le rachat complet serait le consortium de Dertour (société mère du concurrent d'Hotelplan Kuoni, elle-même filiale du géant du commerce de détail Rewe) et Hometogo. Le premier recevrait Hotelplan, le second Interhome. En raison de nombreux recoupements, cette dernière solution signifierait la fin de nombreuses filiales d'Hotelplan et d'une grande partie des activités d'organisateurs en Suisse, même si Migros exige des conditions pour le maintien des collaborateurs, du site et de la marque. Mais pourquoi Dertour voudrait-il conserver la marque Hotelplan et des sites inutiles?
Peu d'intérêt concret de la part de particuliers
Le groupe Hotelplan n'est guère intéressant en tant qu'objet d'investissement: il a réalisé dernièrement un bénéfice de 27 millions de francs pour un chiffre d'affaires de 1,7 milliard de francs, soit une marge bénéficiaire de 1,5%. Et ce bénéfice provenait principalement d'Interhome. Elle ne possède pas d'«actifs» tels que des avions ou des hôtels.
Actuellement, quelques Suisses fortunés se mêlent au business des voyages de vacances:
- Beat Zaugg, copropriétaire de Scott Sports et associé du groupe bernois Globetrotter depuis 2020 ne serait pas intéressé.
- Le milliardaire Martin Ebner, propriétaire d'Helvetic Airways, n'a récemment investi que dans l'informatique, la pharmacie et la biotechnologie.
- L'engagement de Samih Sawiris de la société FTI, qui a fait faillite , lui a coûté 200 millions de francs.
- La famille tessinoise Mantegazza se focalise sur la clientèle américaine avec son entreprise Group Voyagers.
- La fondation F.G. Pfister, qui s'engage pour le maintien de l'entrepreneuriat suisse, a démenti tout intérêt auprès de Blick.
- Thomas Knecht, l'ancien chef de McKinsey Suisse, la société de conseil qui assiste actuellement la directrice de Migros Ursula Nold dans ses ventes, pourrait acheter des agences de voyages supplémentaires pour sa société Knecht Reisen à Windisch (AG). Cette hypothèse est toutefois peu réaliste.
Pour tous les initiés, le scénario le plus probable est le rachat par Dertour/Hometogo. Pour les collaborateurs d'Hotelplan, il s'agit d'attendre. Le stand au salon des vacances et du sport Zurich 2025 est réservé, les programmes de voyage et les vols charter 2025 sont prêts. Mais apparemment, le nombre de collaborateurs qui postulent auprès d'entreprises concurrentes a nettement augmenté ces derniers temps.