Les taxis et véhicules de transport avec chauffeur (VTC) du canton de Vaud doivent bénéficier d'un délai supplémentaire pour adapter leur flotte aux normes climatiques. Le Grand Conseil a demandé mardi au Conseil d'Etat de temporiser. Selon la loi votée en 2019, les taxis et VTC ne pourraient plus rouler dès l'an prochain s'ils présentent une émission supérieure à 118 g CO2/km. Ce délai est toutefois trop serré, ont estimé jeudi la majorité des députés, suivant ainsi une motion de l'UDC Philippe Jobin.
Pour un secteur ayant subi de plein fouet la crise Covid, le coût de remplacement de la flotte s'avère très important. Par ailleurs, l'autonomie des véhicules électriques et le manque de bornes de recharge constituent d'autres difficultés pour s'adapter à la nouvelle loi. La nécessité d'avoir, à terme, une flotte plus écologique n'a pas été contestée. «Nous demandons juste un peu plus de temps», a martelé Philippe Jobin. Selon ses calculs, l'application immédiate de la loi mettrait en danger des dizaines d'entreprises et plus de 150 emplois. L'ensemble de la droite s'est rallié à ses arguments, ainsi que quelques députés de gauche, soucieux de préserver les emplois.
Deux échéances
Le Conseil d'Etat n'a pas souhaité prendre la parole à l'issue des débats. Et au vote, la motion Jobin a été soutenue par 79 députés, contre 53 refus et 7 abstentions.
A noter encore que Philippe Jobin, via sa motion, a dit soutenir une application de la loi avec deux échéances: limitation d'émissions de CO2 de 118g/km pour 2030 et zéro émission d'ici 2035. A voir désormais comment le Conseil d'Etat va y répondre.