Cédric Wermuth est de retour... De retour? Oui, car le coprésident du PS et conseiller national avait pris un congé sabbatique de deux mois avec sa famille, lors de vacances au Vietnam et aux Philippines.
Le socialiste aurait totalement déconnecté après les élections de l'automne et le remplacement du conseiller fédéral sortant Alain Berset. Son travail parlementaire a été suspendu depuis Noël et il s'est fait remplacer dans les commissions.
La loi dit le contraire
Mais comment Cédric Wermuth a-t-il pu échapper si longtemps à ses obligations? La loi est pourtant claire: «Les députés sont tenus de participer aux séances des conseils et des commissions», dit l'article 10. Seules de solides raisons de santé peuvent exempter les conseillers nationaux et les conseillers aux États des séances. Le parlementaire n'a pas fait valoir de tels motifs.
Le président du Conseil national Eric Nussbaumer confirme «l'obligation légale des membres du Conseil de participer aux séances et aux conseils», sans fournir plus de détails.
Il renvoie toutefois au règlement du Conseil national, dont l'article 18 stipule que les membres des commissions peuvent se faire représenter. La possibilité que quelqu'un remplace un parlementaire malade ne le libère toutefois pas de son obligation de présence.
Cédric Wermuth contredit Nussbaumer
Pour Cédric Wermuth, il n'y a pourtant aucune une violation de la loi sur le Parlement. Il s'agit juste d'une «erreur d'appréciation»: «Les absences de membres du Conseil se produisent pratiquement à chaque séance de commission. Et ce pour les raisons privées et professionnelles les plus diverses». Et comme Eric Nussbaumer, Cédric Wermuth renvoie à l'article 18: «Je n'ai évidemment pas été absent les jours de session.»
Le socialiste poursuit en évoquant une pratique qui s'est répandue dans tous les partis. Les membres des groupes parlementaires participeraient en effet très librement aux réunions des commissions ou se font représenter. Mais dans le cas de Cédric Wermuth, il s'agirait d'une pratique contraire à la loi parlementaire.
Le socialiste n'a pas non plus dit s'il envisageait de restituer une partie de la compensation financière perçue pour son mandat de conseiller national, qu'il reçoit de la Confédération. Il n'a pas non plus dit comment il avait financièrement compensé son absence au sein de son parti.
«Merci, Mattea»
La coprésidente du parti, Mattea Meyer, a dû assurer seule la direction du PS pendant l'absence de Cédric Wermuth, qui la remercie: «Je suis très reconnaissant à Mattea et au parti de nous avoir permis, à ma famille et à moi, de prendre ce temps de repos loin des séances de commission et du travail au sein du parti après la charge de travail extraordinaire de l'année électorale.»
Tous les deux ont partagé la plus haute fonction du parti afin de pouvoir maintenir l'équilibre entre la responsabilité de la fonction et le temps consacré à la famille.