Avant de pouvoir jubiler au dernier moment, le conseiller national de l’Union démocratique du centre (UDC) David Zuberbühler semblait avoir été désavoué. «J’avais déjà dit à ma famille que je me réjouissais de passer plus de temps avec eux», confiera-t-il plus tard à «FM1 Today». Alors qu’il ne manquait plus que les résultats de la commune de Herisau, sa concurrente libérale-radicale Jennifer Abderhalden lui mettait 1000 voix d’avance. C’était il y a quatre ans.
Ce 22 octobre 2023, «Zubi» devrait à nouveau trembler, contrairement au conseiller aux États du Parti libéral-radical (PLR) Andrea Caroni, qui se présente sans adversaire. David Zuberbühler va-t-il siéger quatre années supplémentaires à Berne? «Je pense que la situation de départ est bien meilleure cette année, je sens un profond soutien de la population», déclare l’UDC avec confiance. Il fera face à deux adversaires: le PLR Matthias Tischhauser et la centriste Claudia Frischknecht.
Controverse autour de la candidature
Au PLR, on s’agace de cette lutte à trois. «Le parti du Centre a pris les devants, s’énerve le candidat du PLR Matthias Tischhauser. Nous aurions souhaité qu’il parle d’abord avec les autres partis. La lutte va être très serrée.» La prétendante du Centre Claudia Frischknecht affirme, quant à elle, qu’avec trois candidats, il y aurait «un vrai choix».
De son côté, le Parti socialiste (PS) soutient le candidat Matthias Tischhauser au détriment de la Centriste, pour des raisons stratégiques de calcul, selon cette dernière. Elle ne veut toutefois pas donner trop d’importance à cette recommandation: «Beaucoup de gens dans le canton sont sans étiquette.»
«David Zuberbühler doit partir, peu importe ce qu’il en coûte», avait lancé Matthias Tischhauser lors d’un débat public, selon l'«Appenzeller Zeitung». Le PLR a depuis essuyé de nombreuses critiques pour ses déclarations. Selon lui, ces propos reflètent une discussion de l’assemblée et auraient été «sortis de leur contexte». Il ajoute: «Je suis quelqu’un de directe et j’appelle un chat un chat.»
Critique du titulaire du poste
Matthias Tischhauser est très critique envers David Zuberbühler: «Son palmarès est d’une maigreur effrayante. Il n’est guère engagé dans le travail en commission et n’a que peu d’influence au Parlement.» David Zuberbühler ne siège que dans une seule commission. Ce dernier prend toutefois la critique avec calme: «Pendant cette législature, je n’ai pas manqué un seul vote au Parlement. C’est la tâche la plus importante d’un politicien. De plus, ce n’est pas sans raison que je siège à la direction de l’UDC.»
Le conseiller national apporterait souvent sa contribution en commission, «seulement, le secret de la commission m’interdit d’en parler». Le député n’aspire en revanche pas à un deuxième siège dans une commission, car cette hypothèse l’obligerait à réduire son temps de travail.
«Il y a quatre ans, une destitution m’aurait davantage dérangé»
Matthias Zuberbühler a déjà réfléchi à un éventuel échec. Il l’avoue ouvertement: «Cela fait maintenant huit ans que je siège au Conseil national et j’ai pu obtenir quelques résultats. Il y a quatre ans, une déconvenue m’aurait davantage dérangé.» Il enchaîne: «Je suis toujours très motivé et je peux désormais profiter de mon expérience au Parlement.»
Copropriétaire de deux entreprises de chaussures, Matthias Zuberbühler est un politicien de milice typique. «Si ça ne marche pas, je m’engagerai à nouveau pleinement dans notre entreprise», glisse-t-il.
Au total, 159 voix avaient fait la différence il y a quatre ans. Cette année, le résultat devrait être tout aussi serré et la commune d’Herisau pourrait à nouveau être décisive. Matthias Zuberbühler et la candidate du Centre Claudia Frischknecht y habitent tous deux. Un rattrapage de dernière minute devrait cependant être plus difficile. Quel que soit le résultat, «je vais m’efforcer de retenir mes larmes au moins cette fois-ci», assure Matthias Zuberbühler.