Effets de la chaleur en 2022
Phénomènes exceptionnels observés cette année sur la végétation en Suisse

Pollens très forts, post-floraisons automnales, récoltes records, surfaces desséchées: le climat exceptionnellement chaud de cette année 2022 a eu un impact important sur la végétation en Suisse. MeteoNews a recensé quelques phénomènes extraordinaires.
Publié: 26.10.2022 à 18:45 heures
Les arbres et la flore ont été fortement impactés par la chaleur exceptionnelle en cette année 2022.
Photo: GIAN EHRENZELLER

L'année 2022 a débouché jusqu'à présent sur des températures de 1 à 2 degrés supérieures (selon les régions) par rapport à la norme climatologique de 1991 à 2020, écrit MeteoNews mercredi. En moyenne suisse, le mercure a dépassé la norme de 1,6 degré. Et même de 3 degrés pour le seul mois d'octobre!

Cette chaleur a eu de multiples conséquences sur la flore. Ainsi, la période de végétation - et donc la saison pollinique - a commencé très tôt. La flore «s'est magnifiquement développée» dans les zones où il y avait assez d'eau, notent les spécialistes. Cependant, à l'ouest et au sud du pays, la croissance de la végétation a été stoppée durant l'été, par manque d'eau. De grandes surfaces non irriguées se sont desséchées.

Sur les sites particulièrement secs, les feuilles des arbres et des arbustes sensibles à la sécheresse ont changé de couleur. Les arbres ont ensuite perdu leurs feuilles très tôt afin de se protéger et de réduire leur consommation d'eau.

Récoltes records par endroits

Dans les zones suffisamment arrosées, et pour autant qu'il n'y ait pas eu d'intempéries majeures, les températures élevées ont permis d'obtenir des récoltes parfois records, notamment en arboriculture et en viticulture. La teneur en sucre des raisins a été incroyablement élevée. «Cela laisse présager un millésime exceptionnel», relève MeteoNews.

Dans certaines régions, l'allongement de la période de végétation a été tel que certaines espèces comme les figues ont mûri deux fois. En temps normal, la deuxième poussée n'arrive pas à maturité, et les figues restent petites et vertes.

Autre phénomène inédit, certains arbres et arbustes qui avaient fleuri au printemps ont déjà commencé ou commencent à refleurir cet automne. Les post-floraisons automnales «sont un caprice de la nature et se produisent surtout lors des années très chaudes», précise le communiqué.

Saison des pollens spécialement longue

L'année a été «très éprouvante» sur le plan pollinique. La saison des pollens a commencé très tôt, avec des concentrations souvent élevées. Le noisetier, l'aulne, le bouleau et les graminées ont particulièrement fleuri cette année. «Ce fut très pénible pour les personnes allergiques», souligne MeteoNews.

A l'avenir, préviennent les spécialistes, il faut s'attendre à ce que les changements se poursuivent: allongement des périodes de végétation, déplacement de l'aire de répartition des espèces (comme un déplacement vers les pôles et en altitude) et modifications des associations végétales, avec l'éviction des espèces aimant le froid et l'humidité.

L'allongement de la période de végétation est particulièrement problématique, car les plantes commencent à fleurir plus tôt et peuvent donc être plus facilement touchées par un gel tardif. «Ainsi, les dégâts causés par le gel aux cultures fruitières et viticoles risquent de se multiplier à l'avenir», avertissent encore les spécialistes.

(ATS)

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